Loin d'être un con

Tu vas voir, c'est simple. Tu sais déjà que ton SNA est le pilotage automatique de ton cerveau profond pour faire fonctionner tous les processus métaboliques de ton corps; lorsqu'il est sur-activé en permanence, c'est l'alerte rouge dans ton corps-esprit. Et tu sais que ton cerveau est plastique/fantastique puisqu'il crée sans cesse de nouvelles guirlandes neuronales en fonction des pensées/émotions/situations que tu pêches dans ta vie.

 

L'inconscient chapeaute les deux: il est aussi bien aux commandes de ton corps via le SNA (avec les jumeaux SNsympa et SNparasympa) qu'il est aux commandes de ton esprit quand tu penses/ressens/vis des choses qui ne sont pas conscientes pour toi.

 

95% de notre fonctionnement est délégué à l'inconscient, en mode AUTOMATIQUE: tu conduis ta voiture sans penser aux vitesses que tu passes, tu ralentis dès que tu vois un gendarme, tu accélères sans penser à presser la pédale de droite, tu enclenches ton clignotant sans y penser, tu brailles en 1/4 de seconde avec ton troisième doigt sur le type qui vient de te faire une queue de poisson etc. Toutes ces actions/réactions sont automatiques, inconscientes, tu les fais SANS PENSER que tu les fais.

 

Ton cerveau mémorise tout ce que tu veux faire/retenir - avec l'aide de ton inconscient qui archive tout, même ce que tu ne veux pas retenir. Il a pour fonction, entre autres, de te faire gagner de nombreux efforts/de l'énergie car si tu devais apprendre tous les gestes/choses/infos dont tu as besoin dans une journée comme si c'était la première fois, comme apprendre à parler par exemple à nouveau chaque jour, tu ne serais pas sorti de l'auberge...

 

Et il faudrait à nouveau recommencer le lendemain, tu imagines? Truc de ouf, ton ciboulot péterait les câbles. Ça voudrait dire: aucune mémoire/aucun apprentissage = aucunes connexions neuronales. La vie serait impossible. Pas d'apprentissage > pas de mémorisation > pas de connexions > pas de neuroplasticité. Ton cerveau n'imprimerait rien, il serait comme un espace vide en permanence, vacuité intégrale. Et ton inconscient n'existerait pas, du coup (c'est le super disque dur de ta vie qui stocke en illimité tout ce que tu as ressenti depuis ton premier jour, et tout ce que tu as ressenti/pensé ensuite). Tu serais aussi animé qu'un mollusque au fin fond des océans.

 

Pour résumer, l'inconscient agit:

• au niveau physique: c'est lui qui assure les fonctions métaboliques du corps, qui concerne en grande partie le SNA qui fait tout bien comme un grand, autonome et tout: faire battre le cœur/activer la circulation sanguine, respirer, transpirer, digérer, fabriquer hormones et neurotransmetteurs etc. La nuit, il renouvelle les cellules, détoxifie l'organisme, élimine les déchets, reconstruit les tissus. De plus, il agit via la psycho-somatisation, en sous-marin quoi: quand quelque chose te trouble intérieurement mais que tu en es parfaitement... inconscient. Il utilise les symptômes phy + psy (langage du corps-esprit) pour te faire passer le message. Si tu es peu conscient.e dans ta vie de qui tu es vraiment, de tes émotions, de l'impact de tes traumas, ben tu captes rien et un jour ça crée une maladie.
  
• au niveau émotionnel, il fonctionne un peu comme un enfant de 3 ans qui veut se faire plaisir tout le temps + qu'on s'occupe de lui + n'aime pas qu'on le frustre. S'il est contrarié, le refoulement se met en place pour ne pas ressentir la souffrance d'être frustré/délaissé/maltraité/abandonné etc. C'est le soi narcissique, que Papy Freud a découvert, la partie la plus brute/sauvage/égoïste/ego-centré de l'être humain; si le soi narcissique est super blessé-frustré par une vie de souffrances/frustrations/difficultés sous divers formes, ça le fait bouillonner d'émotions violentes/moches/non-autorisées. La nuit, l'inconscient libère comme il peut les émotions irrésolues/censurées et les pulsions inassouvies en les exprimant via les rêves.
  
• au niveau mental, il navigue sur les eaux plastiques de ton cerveau en permanence, que tes pensées soient agréables/désagréables. Pour lui, pas de différence, pas de jugement, une pensée est une pensée. Il aime bien te faire faire des lapsus + des choses sans que tu comprennes pourquoi, actes manqués, réactions/comportements illogiques/inadéquats, répétions de scénarios/comportements, ça le fait bien rigoler. La nuit, il intègre les processus de la journée et recherche des solutions à tes problèmes. Le jour, il déverse dans ta tête tous un tas de pensées, beaucoup négatives si tu as un vécu douloureux, des problèmes d'estime/confiance en soi: tu rumines/analyses sans cesse, parfois en oubliant que tu as un corps tellement tu en es déconnecté par des tas d'émotions refoulées (dissociation, dé-réalisation) dus à tes traumas accumulés. Tu as beau essayé de te mettre à la méditation, tu n'arrêtes pas de cogiter et ça te stresse grave car plein de tes pensées sont négatives: auto-jugement/dénigrement, peur de l'avenir, peur des autres, du rejet, de la solitude etc.
  

 

Tu vois le fonctionnement si utile et merveilleux de l'inconscient?!? Il a des liens avec toutes tes dimensions (physique, émotionnelle, mentale). Trop fort, le gars.

 

 

Ponctuellement, ça va, les deux frères se renvoient la baballe sans soucis, bons sportifs, mais lorsque les stresseurs se font de plus en plus souvent et deviennent quasi continus, chroniques, là ils commencent à montrer des signes de déséquilibre, indice que le SNA s'emballe et que le corps-esprit s'épuise.

 

Au niveau de l'inconscient, quand le SNA montre des signes trop forts de SUR-activation, ça le fait grogner: grosse frustration de tous ces stresseurs qui déboulent comme des invités-surprise non désirés dans les cieux de ta psyché (et de ton corps-esprit, dommages collatéraux, automatiquement). Gare, si ça continue, ça va péter! Risque fort de tempête psycho-somatique/somato-physique à venir... Si en plus tu as des tas de traumas émotionnels/spirituels d'enfance, la coupe est déjà bien remplie et ton SNA déjà bien hyper-sensibilisé, en insécurité chronique.

 

Ton inconscient est consciencieux mais pour réaliser son boulot correctement sur tous les plans, il n'aime pas être tout le temps surchargé. C'est qu'il réalise des milliers d'opérations/connexions à la minute, prenant en compte ta réalité sensorielle, physiologique, émotionnelle, mentale, cognitive & environnementale, en + de l'accumulation de ton historique de vie imprimé dans ta physiologie/ton système nerveux. Question d'ÉQUILIBRE surtout, d'homéostasie: si tu vis des stresseurs dans ta vie, OK, tu as des responsabilités/soucis divers, OK, rien de plus normal dans une vie d'adulte, mais il faut trouver des compensations/plaisirs, sinon à quoi bon vivre? Si c'est pour se faire chier du matin au soir sans ressentir une once de joie/satisfaction ou être speed tout le temps, l'inconscient dit "non merci!" Faut pas le prendre pour un couillon non plus. Il est super performant mais y'a des limites à ne pas dépasser!

 

Parce que son taf implique de sacrées responsabilités qui ne peuvent s'effectuer que dans un état de DÉTENTE. Trop de tensions continuellement et c'est le risque de court-circuit; avant cette perspective létale (qu'il tient à tout prix à éviter, pas fou, il veut vivre), pour compenser au mieux tous tes stresssss qu'il écope comme il peut, il se met à s’emmêler les pinceaux dans toutes les tâches à réaliser. Normal, il est débordé. Un peu comme un postier qui se mettrait à crouler sous des tonnes de courriers, des sacs n'arrêtant pas d'arriver au bureau de poste: cette affluence le rendrait indisponible pour bien faire le classement des missives/colis de façon pro, il oublierait des trucs, se tromperait dans les rangements, partirait en tournée en oubliant des rues... Il serait dépassé par l'ampleur du sur-travail à fournir. Ras la casquette burn-outée, il menacerait de suivre son employeur aux prud'hommes pour "non-assistance à facteur surbooké en danger". Non mais, il a des droits lui aussi, faut le respecter, c'est pas une machine.

 

Tes pensées préoccupantes par rapport à ton état de santé + tes émotions douloureuses (peurs, angoisses, culpabilité, honte etc.) commencent à s'accumuler... Comme tu n'en as pas toujours conscience, ton inconscient est beaucoup mis à contribution pour stocker tout ça et rétablir ton homéostasie physio globale. Mais avec tout le taf qu'il a en trop en fonction de ses capacités, il a du mal à faire face, > ce qui excite ton SNA > ce qui déclenche une réponse hormonale aux stresssss (adrénaline/cortisol) > ce qui entraine des symptômes erratiques genre flipper symptomatique > ce qui t'affole encore plus > ce qui épuise ton SNA etc. etc. etc. > ce qui déclenche encore plus tes pensées/émotions alarmistes > ce qui te fait appréhender des situations en les percevant comme dangereuses (ce que ne loupe pas ton inconscient/cerveau reptilien + cerveau limbique chargés de ta survie...) ETC. etc. ETC.

 

Cercle vicieux infini et rondement mené, c'est ce qui crée + entretient la maladie. Étant donné que tu n'es pas au summum de ton épanouissement personnel ou si tu l'es globalement mais que tu es trop speed pour te reposer, tes hormones de stress ne sont pas contre-balancées par suffisamment de repos/de neurohormones de bien-être/plaisir (ocytocine, sérotonine, noradrénaline, dopamine, endorphine), et ta physiologie (le SNA) compense comme elle peut.

 

"Ggggrrrrr!!!" maugrée ton inconscient qui en a marre de tout ce trop-plein: il doit tout assumer tout seul pendant que tu laisses la vie te mener par le bout du nez, n'écoutant pas ton corps qui crie "halte!", tes émotions qui crient "au-secours, besoin d'écoute + d'amour!", tes pensées qui partent en boucle infernale, courant par ci par là pour te faire t'activer coûte que coûte pour satisfaire tes besoins de reconnaissance/de plaire/d'assurer de partout, de remplir tes responsabilités/objectifs et d'aider tout le monde (tu sais, la personne plus-que-parfaite du 'syndrome de la bonne personne'?) en oubliant de te donner du temps, de la relaxation/du soin/de l'attention/du plaisir. "Mais qu'est-ce que tu foutixes bon sang?!?" est en train de beugler ton inconscient, furax d'être constamment débordé, sans aucun répit.

 

Il bouillonne, il enrage de plus en plus le temps passant (cf petit enfant de 3 ans qui n'aime pas qu'on le frustre). Peut-être cela a-t-il commencé dans ton enfance où ton système nerveux a accumulé une ribambelle de stresseurs/traumas importants: si tu as été maltraité/négligé physiquement et/ou psychologiquement, si tu as été ignoré/jugé/critiqué/rabaissé par des parents émotionnellement indisponibles à leurs propres vies intérieures (eux-mêmes dans leurs traumas), si tu n'as pas reçu suffisamment de câlins/écoute/reconnaissance/réassurance sur ta valeur et tes capacités, si tu n'as pas été sécurisé/entouré quand tu ressentais des émotions fortes que tu ne comprenais pas, si tu as été seul avec toi-même sans le regard protecteur/bienveillant d'un adulte, si tu guettais l'humeur de tes parents pour t'adapter et éviter les rebuffades + attirer leur attention quoi qu'il arrive, bref, tout cela a laissé des traces dans ton système nerveux/ta psyché/ta neuroplasticité et participé à ton hyper-sensibilité émotionnelle/nerveuse. Néanmoins, ça ne suffit pas à ce que l'inconscinet déborde à un moment donné, lorsque épuisement/douleurs/symptômes divers se déclenchent concrètement sous la forme d'une jolie maladie chronique invalidante. Ta vie adulte peut suffire à contenir suffisamment de stresseurs de toutes sortes pour le faire péter un câble et rompre l'homéostasie.

 

Quand son réservoir est plein, lorsque la rage est devenue trop importante (et trop dangereuse pour affleurer à ta conscience d'adulte trop bien élevé que tu es), l'inconscient le sait et se met à s'exprimer pour t'éviter l'implosion/la décompensation psychique: il ne veut pas te brusquer, il tient plus que tout à préserver ton intégrité psychique (en gros il ne veut pas que tu pètes un câble psychiquement sinon il risque aussi d'y passer!).

 

Donc, intelligent, attentionné envers toi et un peu filou, il va créer une sorte de DIVERSION visant à te protége, en créant des symptômes physiques + psychiques, une jolie maladie chronique invalidante par exemple, en se servant de ta physiologie de stressssssé chronique. La tension en lui est tellement forte du fait de tous les stresssss/traumas accumulés dans ta vie et de la rage en résultant qu'il faut bien trouver un chemin dérivatif pour décharger toute cette énergie tensionnelle. Il a beau écoper tout ce qu'il peut, il déborde tellement qu'il n'abonde plus. La voie PHYsique est l'alternative idéale pour exprimer toutes les tensions mentales/émotionnelles très légitimes (aucun souci psy/mental là-dedans, c'est un processus de la psyché tout à fait normal/sain) que tu ressens du fait de ta vie trépidante/exigeante d'adulte responsable qui ne se repose pas assez et/ou ne s'éclate pas assez. La voie PSYchique de création symptomatique, via la dépression/l'anxiété chroniques et toutes sortes d'émotions/pensées difficiles/douloureuses, est aussi un signe/symptôme du trop-plein de l'inconscient.

 

Quand je te disais que ta psyché était futée! Le lien corps-esprit/esprit-corps dans toute sa merveille... Elle est pas merveilleuse la vie?

 

 

 

 

 

 

A lire, dans la continuité:

 

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