tu RESSENS trop

ce que tu ne veux pas ressentir et ça te fait peur

Hyper tout

Tu es peut-être du genre très sensible, voire hypersensible, émotionnellement, sensoriellement, donc nerveusement: à tout ressentir très/trop fort, à prendre les choses très à cœur, ne supportant pas l'injustice, te sentant en décalage par rapport aux autres, ou facilement vampirisé.e. Tu es peut-être créatif.ve, parfois la tête dans les nuages ou la spiritualité pour fuir la réalité, tu aspires à un monde meilleur, souffrant en silence du manque de bienveillance/reconnaissance des autres, travaillant dur, essayant d'être parfait.e, gentil.le, aidant.e... Tu fais bonne figure pour encaisser les stimulations/fristrations et pour assurer tes responsabilités, n'osant pas dire non ou te montrer vulnérable, ayant honte souvent de tes réactions qui ne cadrent pas avec ce que la société attend... Tu vis tout très intensément sans le montrer, fuyant parfois les groupes/ambiances trop intenses pour tes sens et ton énergie; peut-être que tu tentes d'anesthésier ton hypersensibilité avec des substances ou le monde virtuel, te réfugiant dans la tête, les livres, pour te comprendre et comprendre le monde...

 

Peut-être aussi même que tu es hyper-empathique et que tu l'ignores. Ou HPE, HPI. Ces profils de personnalité ont bien plus de chances de se retrouver avec des pathologies chroniques, douleurs et épuisement chroniques en tête, que les personnes sensibles dans la norme. Être très sensible, être très/trop prégnant aux autres, à leurs émotions, aux énergies extérieures, aux stimuli (hyperesthésie: sons, lumières, odeurs, textures, toucher), ça demande beaucoup d'énergie au cerveau pour gérer/filtrer toutes les infos. Ça demande un SNA au top de sa forme, dans un mode hyper-pollué, hyper-dans la compétition et la performance, hyper-actif généralement. Ce qui est tout sauf reposant.

 

Quelles que soient les manières dont ton hypersensibilité se manifeste, tes surrénales ne se sont pas retrouvées épuisées du jour au lendemain, et ton esprit ne s'est pas mis en mode alerte depuis peu. Tous tes sens et tes antennes sont aiguisé.e.s depuis longtemps, peut-être même depuis l'enfance. On ne devient pas hypersensible un beau jour, comme ça. Soit on l'est depuis l'enfance, soit on le devient à force d'épreuves, de blessures et de traumas.

 

Plus de 85% des personnes qui ont la fibromyalgie ont vécu des traumas dans l'enfance et/ou la vie adulte, ce qui montre le lien entre santé et traumas. Les traumas adviennent quand une personne vit un évènement et qu'elle se sent totalement impuissante à y faire face. Son système nerveux se fige pour gérer l'immense intensité émotionnelle, les émotions sont mémorisées/congelées, et une dissociation peut se mettre en place pour parfaire la protection inconsciente qui passe par le SNA: ne pas être dans son corps permet de ne pas ressentir le trop plein terrifiant, se réfugier dans sa tête rassure et donne un sens de contrôle. Ne plus rien ressentir est une protection nécessaire, vitale même, malgré le coût énergétique, psychique et physique puisque les traumas répétés modifient le fonctionnement du cerveau et les comportements de la personne - qui va voir la vie à l'aulne de "je ne suis pas en sécurité... quelque chose de grave va arriver... je ne suis pas protégé.e... le monde/les autres sont dangereux... je suis seul.e... personne ne peut rien pour moi... je ne vais jamais m'en sortir..." Quand un SNA passe en mode alerte/immobilisation (SN parasympathique dorsal), les pensées sont rarement positives.

 

 

Hypersensibilité, hyper-empathie, haut potentiel (HPE, HPI), fonctionnement neuroatypique... + traumas = rien de tel pour mettre un système nerveux en état d'hypervigilance.

 

De l’œuf ou la poule, soit ton hypersensibilité d'origine t'a prédisposé.e à être épuised xxxxxxl (immobilisé.e par la puissance de cet épuisement), soit c'est l'épuisement, l'isolement et l'angoisse de ta situation d'épuisé.e chronique qui t'a rendu.e hypersensible et hypersensibilisé.e nerveusement alors que tu ne l'étais pas particulièrement avant. Parce que la PEUR d'être épuisé.e si tu fais telle activité, la PEUR de ne pas pouvoir marcher ni faire la vaisselle, la PEUR des symptômes, la PEUR de cette maladie peu connue de la médecine, la PEUR de ne pas être entendu.e ni compris.e, la PEUR de l'invalidité/de rester ainsi toute ta vie, la PEUR de voir ton état s'aggraver, la PEUR de ne plus pouvoir sortir de chez toi + dépendre d'autrui à vie + ne plus pouvoir aller travailler, la PEUR de n'avoir personne pour t'aider, la PEUR du crash/mpe, la PEUR d'avoir plus de symptômes/douleurs le jour d'après, la PEUR des crises d'angoisses/de panique, la PEUR de la moindre activité... Toutes ces peurs sont suffisantes pour rendre n'importe qui hypersensible. S'il y a déjà un terrain propice avant, c'est la porte ouverte à la maladie invalidante xxxxxxxl un jour ou l'autre.

 

La liste des peurs et autres détresses (frustration, colère, honte, culpabilité, découragement, impuissance, désespoir, apitoiement, hébétude) est interminable quand tu reçois (super cadeau!) le diagnostic (joli tatouage médical) et que tu as passé trop de temps à aller voir sur internet des informations aussi alarmantes que désespérantes, après avoir consulté tout un chapelet d'apôtres du dieu Médecine qui n'ont pas su quoi faire pour t'aider ou seulement même comprendre ce que tu tentais de leur expliquer (rancune, colère envers eux, ton inconscient en regorge). Intense, la vie.

 

 

 

Avalanches de terreurs et conséquences

DES peurs, en permanence, au niveau inconscient le plus souvent. Tu ne vis pas, tu SURVIS.

 

Ces terreurs qui s'accumulent avant/après le diagnostic puis d'années en années de maladie ont un impact direct sur ton cerveau/ta neuroplasticité et plus spécifiquement ton SNA (système nerveux autonome), dont ton SNsympa est constamment sollicité en mode alerte rouge. Toutes ces peurs au quotidien, c'est traumatisant.

 

D'autant que cette pathologie se déclenche déjà du fait de stresseurs multiples que tu as eus dans ta vie, ce qui en rajoute en stresssss sur le SNA et finit par immobiliser de terreur le corps-esprit, terrassé par des doses massives d'adrénaline/cortisol, épuisant les surrénales déjà exténuées, sollicitant le système endocrinien autant que le système nerveux, et les zones du cerveau reliées aux émotions (hypothalamus + amygdale (repère les dangers) + hippocampe (mémoire) = le CERVEAU LIMBIQUE). Ton SNA te faire survivre.

 

Au niveau physioLOGIQUE, tout s'explique très bien, ton SNA est en live et c'est une avalanche de causes-conséquences symptomatiques qui prend de la vitesse plus le temps passe. En cas de trauma, le SNA bloque tout pour créer une immobilisation majeure. Ce qui crée et entretient la maladie.

 

La peur des symptômes, quand ils débutent, est ce qui démarre ce processus boule de neige, et surtout cette CROYANCE de penser que ton corps est fichu, qu'il a forcément quelque chose même si tous tes examens médicaux ne montrent rien de significatif. Tu en viens à douter de la médecine, d'autant qu'en te baladant sur les forums de maladies tu découvres des tas de personnes comme toi avec d'autres symptômes. Ton niveau de perméabilité réseau-sociale et ton hypersensibilité émotionnelle/nerveuse grimpent facilement dans les tours (neuroplasticité imprégnée de cela).

 

Oui, ton corps-esprit a bien quelque chose, c'est factuel. Et il n'est pas foutu de tout, mais la médecine occidentale qui sépare corps et esprit ne peut pas l'appréhender car les aspects de compréhensions/détections sont multiples, systémiques ET multi-factoriels.

 

Ben ouais, l'être humain dans toute sa globalité.

 

Après tout ce que tu as lu de pas jojo sur la toile, tu commences à appréhender chacun de tes symptômes, tu es sur les nerfs, anxieux en permanence, hyper-vigilant de tes symptômes, parano de ton corps mais sans vraiment t'en rendre compte. Cette haute-tension continue ne favorise pas la relaxation de ton corps-esprit qui t'envoie des signaux que "oui, il se passe quelque chose, ça va pas du tout!!! ils sont cons ces médecins pour ne rien trouver...?!?" Tu commences à croire que ça doit être grave puisque c'est très intense et que les blouses blanches te regardent avec des yeux de merlans pas fris: ils ne savent vraiment pas comment te soigner. Énervés/déçus, pas tous-puissants du tout, ça fait mal à l'égo de certains qui te regardent de haut et ont envie que tu quittes leur cabinet au plus vite pour cesser d'être renvoyés à leur impuissance caractérisée, malgré tous leurs super diplômes.

 

Tu continues un cran au-dessus à développer de + en + d'anxiété. La peur des symptômes devient centrale dans ta vie, pour le moindre geste ou la plus petite activité: tu es en anticipation, observant les réactions de ton corps que tu penses défaillant, malade. Tu t'imagines avoir une tumeur au cerveau tellement tu as mal à la tête, ça te lance de partout dans le corps, tu perds l'équilibre, ta vision se brouille, tes intestins font des nœuds de marin ce qui complique ta digestion, ton sommeil fout le camp avec ton moral déjà pas bien haut... La liste des symptômes PHYsiques et PSYchiques peut monter jusqu'à une dizaine par personne, une trentaine existe environ, d'après ceux qui aiment faire des listes (sur les forums de maladie, pour bien te faire flipper neuroplastiquement/inconsciemment parlant).

 

Par MÉMÉTISME, tu peux même choper des symptômes que tu n'avais pas avant de les lire sur les forums (la mémétique sociale, élément de comportement transmis par imitation/propagation/adhésion à des phénomènes socio-culturels).

 

Tu te crois dans un cauchemar qui n'en finit pas. Tu continue de flipper pendant des mois et tu penses qu'il faut te reposer un max pour limiter les douleurs/symptômes et l'épuisement. Très logique sauf que tu t'aperçois que ton corps ne récupère PAS d'énergie ou très peu malgré des doses de repos, ce qui te terrorise de plus en plus. Et tu continues d'aller voir sur les forums ce que les autres en disent, quand ça fait mal ça fait du bien de ne pas être seul. Quand ça fait peur aussi, triste partage, qui t'imbibe encore plus de dépression/d'angoisses. Cette propagation est plus contagieuse qu'un virus mondialement répandu! Et la danse des traumas continue.

 

 

 

WTF...?!!? (c'est quoi ce bordel, putain...?!!?)

Terrorisé.e, tu ne ressens pas consciemment toutes tes angoisses tellement tu es préoccupé.e par comment faire face à ce que tu vis, quels médecins consulter, quels traitements prendre, est-ce que tu dois arrêter de travailler... Écouter ton corps et tes émotions n'est pas dans tes prérogatives: tu fais énormément d'efforts pour assurer le quotidien et fonctionner normalement en apparence, au début. Parfois sans rien dire aux autres pendant des mois/années, aux prix de douleurs et d'une collection de pushs/crashs que ton entourage ne peut même pas imaginer.

 

Ça te demande 20x PLUS d'énergie qu'avant de faire des gestes et activités anodines. Tout est une épreuve, chaque heure de la journée un challenge-calvaire, comme si tu escaladais le Kilimandjaro en tongs et à reculons. Personne ne le voit, cette maladie est belle et bien invisible, pas d'bol.

 

Tu as honte d'être aussi défaillant.e, de ne pas pouvoir maitriser ta vie, tu te sens coupable de ne plus pouvoir assumer comme avant, de pas pas pouvoir aller chercher tes enfants à l'école ou aller faire les courses... Alors tu te pousses, encore et encore. Tu as des responsabilités, un loyer à payer, des enfants, un crédit sur ta dernière voiture high-tech. Tu déploies une volonté féroce pour endurer les multiples souffrances de cette vie quotidienne en apparence normale. Tu rapprends à résister en permanence à ce que tu ressens, à forcer, ce qui te pompe autant d'énergie MENTALE que PHYSIQUE et aboutit inévitablement à des crashs en série.

 

C'est très difficile d'accepter ton état et l'imbroglio médical dans lequel tu es plongé.e, ce qui rend d'autant plus difficile la gestion de ta situation car tu es seul.e à y faire face, sans aucune aide concrète ou pas suffisamment aidé.e. Comme tu n'y comprends pas grand chose toi-même... Autant dire que c'est panique à bord. Tu cherches à faire bonne figure et parle peu d'une pathologie difficile à expliquer en quelques mots, après tout, tout le monde est fatigué...

 

 

En surchauffe

 

Ton inconscient déborde de terreurs accumulées et tu développes des symptômes psychiques aussi impressionnants que les symptômes physiques (tant qu'à faire, effet d'avalanche): anxiété grandissante, attaques de panique, pensées suicidaires, dépression sévère... De mieux en mieux question intensité au fil du temps. La colère, la déception et la frustration alimentent une rage inconsciente et très saine qui ne fait que grandir en toi. Tu ne te permets pas de la ressentir car tu prends sur toi et continuer à aller travailler, pour vivre en apparence normalement en espérant que ça ira mieux sans savoir comment.

 

Cette SURCHARGE émotionnelle souvent inconsciente (peur, honte, culpabilité, incompréhensions, détresse, impuissance, tristesse que tu ressens quotidiennement des dizaines/centaines de fois pendant des mois/années) met ton cerveau en état d'alerte, de survie perpétuelle, ce qui épuise ton SNA qui devient hypersensibilisé et balance dans ton corps des doses massives d'adrénaline/cortisol. Sauf que tes surrénales, dont c'est la fonction, sont dans les choux depuis des lustres, elles n'arrivent plus à sécréter ces hormones du stress, ou elles en sécrètent trop, ce qui les épuisent encore plus et toi aussi. Tu fais des MPE (malaises post-effort) après avoir passé 1mn sur tes jambes, ou monté un escalier de 5 marches. Tu ne comptes même plus les crashs pour avoir fait 15mn de ménage, être allé faire les courses ou avoir passé une heure avec des amis. Tu redoutes toutes les activités, même les plus petites. Ton système nerveux est tellement CONDITIONNÉ à la terreur, neuroplastiqué en mode 'alerte atomique', que tous les actes de ta vie quotidienne sont tintés de tes appréhensions intersidérales qui ne font que perpétuer la soi-disant maladie incurable.

 

Le corps humain a des réserves qui mettent des années à se vider. A force de stresseurs/traumas en tous genres, le corps lâche. Côté traumas, ceux accumulés pendant ces premiers mois de maladie et ensuite pendant des années de maladie sont le top de la crème: c'est l'équivalent de vivre dans un pays en guerre car tous les jours tu vis terrifié.e, perdu.e, épuisé.e, et tous les jours ça en rajoute à un SNA qui peu à peu va collapser pour minimiser sa dépense d'énergie. Collapse = ne plus pouvoir bouger, avoir quasi zéro énergie.

 

Fatigue chronique, burnout, infections chroniques (virus, bactérie ou champignon), dépressions, dissociations, dépersonnalisations, puis plus tard des maladies appelées l'EM/SFC & co (fatigue post-virale, fibromyalgie, STOP.... les étiquettes varient) ne sont que des conséquences d'une hyper-vigilance du système nerveux, d'une hypersensibilité émotionnelle et nerveuse naturelle, de traumas déjà présents + ceux en train d'être vécus. Voilà ce que ça donne, un système nerveux hypersensible qui ne parvient plus à se remettre de tous les stresseurs/traumas accumulés. Pourtant, il a tout fait pour.

 

 

 

 

 

 

 

A lire, dans la continuité:

 

Émotions & épuisement chronique, redevenir sauvage!

 

Conditionnements éducatifs & neuroplasticité

 

Comment concilier plaisir gustatif et alimentation physiologique?

 

Miam gloups slurp: ce que je mange au quotidien

 

SNA 2/3: sortir de la peur pour guérir

 

Mon cheminement pour guérir sans médecin ni psy