Emotions & épuisement chronique: redevenir sauvage!

Les émotions font partie de notre humanité. Sans elles, on ne serait que des robots. Notre éducation et la société nous ont souvent renvoyé qu'elles étaient malvenues, nous jugeant puériles/ridicules/faibles voire hystériques si on les exprimait.

 

Petit, c'est tout juste si on nous autorisait à pleurer, à crier, à hurler de joie, nous enjoignant sans cesse de nous contenir et de nous calmer, pour preuve de notre bonne éducation. Du dressage, la plupart du temps, ouais.

 

Concrètement, les "pleure pas, c'est pas grave... tais-toi!... c'est rien, t'as pas mal... fais pas ton bébé... tu exagères, c'est pas si dramatique que ça... pour qui tu te prends là?..." sont monnaie courante dans le dressage émotionnel. Je n'ai jamais entendu un parent dire à son enfant: "hurle! défoule-toi sur les coussins, vas-y!.... pleure autant que tu veux, ça fait du bien..." pour l'aider à LIBÉRER l'énergie émotionnelle qu'il ressent. Jamais. Dommage, bien canalisé, c'est très utile et sain. L'émotion est une énergie en motion: elle a besoin de traverser le corps, de bouger, sinon elle reste bloquée et cela impacte la physiologie.

 

Le dressage mental/psychologique, tu l'as connu par le biais de flèches invisibles, des injonctions souvent bien intentionnées: "fais plaisir" (= sois généreux, pense aux autres... tu es égoïste), "sois gentil" (= sois sympa, allez... tu es méchant, tu ne penses qu'à toi), "sois fort" (= ça va aller, ne pleure pas... prends sur toi, arrête de chouiner, tu es faible), "dépêche-toi" (= tu es trop lent, bouge-toi... ne t'écoute pas)... Et autres délicatesses PRESCRIPTRICES de la peur/honte/culpabilité d'être toi qui t'ont mis la pression petit et que tu CHARRIES inconsciemment comme un grand toute ta sainte (satanée) vie.

 

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L'authenticité de l'enfant est dérangeante pour les adultes qui n'ont pas été reçus eus-mêmes dans leurs authenticités. "Je comprends ce que tu ressens.... tu dois être triste d'avoir perdu ton jouet...  prends ton temps... je suis là, si tu veux me parler... tu as le droit de te tromper... je t'aime comme tu es, tu n'as pas besoin d'être parfait, fais juste de ton mieux... je connais tes capacités, ta mauvaise note est juste une mauvaise note... qu'est-ce que je peux faire pour t'aider?... qu'est-ce que tu ressens, tu le sais?..." sont des phrases peu voire jamais entendues dans de nombreuses familles où les adultes font face à leurs propres difficultés (relationnelles, professionnelles, matérielles), souvent sans aucune connaissance de leur propre monde émotionnel ou soutien d'aucunes  sortes. Un adulte qui a été un enfant blessé dans son authenticité (traumas émotionnels/spirituels de n'avoir pas été entendu/vu/valorisé/rassuré/reconnu dans son ressenti intérieur), même sans traumatismes sévères tels que répertoriés dans les grilles de la psychiatrie (ACE, Adverse Childhood Experiences), est laissé sans compréhensions des ressentis de sa vie intérieure et reste à l'âge adulte cet enfant (intérieur) démuni face au monde émotionnel d'une autre personne, que ce soit son enfant ou toute autre relation réveillant une situation réactivant une émotion. C'est terrifiant/déstabilisant les manifestations émotionnelles d'autrui quand on ne sait pas ce qui se trame en soi. Ça fait tellement peur que certains adultes hurlent, frappent ou se retirent émotionnellement derrière une carapace/un mutisme total/un cynisme glacial, pour ne pas avoir à faire face à ce qu'ils perçoivent comme un danger. Non réel mais psychologique, ce qui pour leur système nerveux est kif-kif bourrico: il se met à lâcher des hormones de stress à gogo pour faire face et protéger l'intégrité vitale de la personne chamboulée émotionnellement. Ce qui se traduit par des comportements d'évitement, d’agression ou de déconnexion = fuite, attaque et sidération du SNsympa qui veille à la survie de la personne. Il suffit d'une seule émotion, souvent, pour déclencher cette réaction en chaine inconsciente/nerveuse/hormonale.

 

C'est très logique dans le fond, et on peut voir dans les comportements en société des tas d'illustrations de ce genre de réactions automatiques (pour en savoir plus, lire ou écouter Gabor Maté > onglet 'Livres > Lien corps-esprit').

 

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Tes parents font tout pour BIEN t'élever, c'est ce qui compte: ils sont fiers de toi et peuvent t'exhiber sans culpabilité, te présentant aux yeux de la société comme fonctionnel. Dans un monde normal-normé qui tourne carré, le fonctionnel devient vite dysfonctionnel mais le formatage est tellement immense et évident que tout le monde en est aveuglé. Ils t'ont bien dressé, donc. Brave bête. Tout comme ils ont été bien dressés/conditionnés à TAIRE leurs émotions et à se SOUMETTRE aux autorités diverses et variées (leurs parents, professeurs, médecins, patrons etc.) pour PREUVE de leur sociabilisation. Prêt à rentrer de plein pieds, plein de vitalité, dans la vie active/sur-active.

 

Ouarf. Une grande farce que tout cela, du bon matériau pour futures thérapies, CONDUITES moutonnesques /victimaires en tous genres, + accumulation de stresseurs émotionnels qui s'ajouteront aux stresssss multiples de la vie adulte qui ne manqueront pas d'advenir. Et, cerise sur le cheese-cake, une maladie hors-norme inconnue des brigades médicales pour fêter tant d'inconscience et d'ignorance. Bravo, on peut applaudir des mains et des pieds, c'est merveilleux de limpidité!

 

La société a PEUR des émotions - tes parents aussi, sinon ils ne t'auraient pas aussi bien dressé. Ils s'en sont pris probablement plein la tronche, peut-être même plus que toi à une époque où la maltraitance physique était la moindre des politesses pour bien éduquer son enfant (sponsorisé par martinet & co). Avant que Dolto n'arrive, c'était la bérézina à la maison, sans risques de sanctions judiciaires vu que cela se passait bien au chaud dans le foyer. C'est tellement facile de taper des PETITS entièrement dépendants, incapables de prendre la poudre d'escampette ou de porter plainte. Même après Dolto, les plus inconscients (= les plus blessés émotionnellement/spirituellement) n'ont pas compris comment faire autrement et ont perpétué, fidèles à leurs ancêtres refoulés/dressés/abusés, toutes sortes de maltraitances/négligences physiques + psychologiques. Incapables d'accéder à leurs propres émotions (les douloureuses et toutes les autres, les non-autorisées par la bien-pensance coincée du uc et celles censurées par la police du regard des autres), ils ont projeté leurs souffrances sur leur progéniture et étouffé leurs véritables expressions personnelles sans savoir qu'ils instituaient dans [la psyché + le système nerveux + la neuroplasticité] de leurs enfants les mêmes difficultés qu'eux-mêmes avaient rencontrés... Cercle vicieux, quand tu nous tiens. Et certains se demandent encore pourquoi il y a tellement de violences dans la société, tellement de conflits dans le monde. C'est tellement évident que c'en est triste/marrant.

 

Constipation émotionnelle de haut vol = hyper vigilance du SNA = hyper sensibilité émotionnelle (boucle bouclée)

Les émotions non exprimées au quotidien ou réprimées depuis longtemps ne disparaissent pas parce qu'on ne les voit/ressent pas ou qu'elles ont 10-30-50 ans d'existence. Bé non, ton p'tit corps et ton merveilleux esprit ENREGISTRE tout dans ses cellules (ressentis et sensations, physiques autant qu'émotionnels) + dans ton inconscient, ton super disque dur interne.

 

C'est d'ailleurs une de ses fonctions majeures: archiver tout. Pas de jugements, il garde tout, le positif comme le négatif, l'agréable comme le désagréable. Pas compliqué, l'inconscient. Plutôt consciencieux et bosseur, rien ne lui échappe, la moindre de tes émotions, le plus petit mouvement d'humeur, depuis ton berceau.

 

Le tout chapeauté par ta psyché. L'inconscient a ses codes de bonne conduite, le Parent en toi (cf onglet 'l'inconscient') tout comme ton conscient a des codes de bonne conduite, le 'syndrome de la bonne personne': toujours volontaire, positive, gentille, perfectionniste, qui pense aux autres...

 

Quand, comme toi, on est devenu un PRO de l'accumulation émotionnelle et des apparences, une MACHINE à faire/avoir, par sur-adaptation chronique, le corps-esprit n'a plus d'autre solution que de déclencher une maladie pour t'avertir manu militari qu'il va falloir que tu changes drastiquement ta façon de vivre si tu veux VRAIMENT vivre... En étant authentique, connecté à ta véritable nature, centré, ancré, joyeux, ouvert, aimant, joueur. Cela passe par l’Être, la connexion au corps, aux ressentis/sensations... Toutes choses très étrangères pour toi. Tu ne sais pas par quel bout t'y prendre pour ÊTRE, justement, ce qui signifie ressentir dans le MOMENT PRÉSENT ce qui EST, dont tes émotions et tes sensations physiques, même douloureuses/inconfortables. Au final, tu résistes un max, par peur surtout de trop ressentir tout ce qui fait mal et que tu n'as pas l'habitude de côtoyer, en bon refoulé émotionnel que tu es. Grâce à ta nouvelle maladie, ton inconscient est GAVÉ en permanence de nouvelles émotions douloureuses/frustrations qui se rajoutent à celles de ton HISTORIQUE de vie de refoulé/dissocié chronique. Ta conscience est un peu endormie donc tu ne te rends pas compte que ton corps-esprit crie de + en + de symptômes pour que tu l'entendes. Ce n'est vraiment pas de ta faute, on ne t'a jamais appris à l'école/à la maison/au travail comment ça fonctionne un être humain avec un corps, des émotions, des pensées, des comportements de sur-adaptation, des croyances limitantes, une psyché... Même les psys/thérapeutes ne savent pas te l'expliquer, c'est dire... Pourtant tu passes des années à payer leurs villas secondaires alors que rien ne change positivement/concrètement dans ta vie/santé. Quand on ne sait plus à qui se vouer et qu'on a essayé toutes les zauthorités en vigueur... On tombe malade. Je dis tu, je dis je...

 

Tu es loin d'être bête mais toute ton éducation n'a fait que ça: te faire devenir hamster pour courir le plus vite possible dans la roue de la performance/faire bonne figure en réponse aux attentes extérieures, en n'écoutant pas ton intérieur (tes ressentis/émotions/sensations). Il y en a qui croient encore que le QI intellectuel est le seul signe d'intelligence, avec pour preuve le portait-robot que tu présentes à tes entretiens d'embauches (ton CV). Quid du QI émotionnel, QI intuitif, QI créatif? Quésako des intelligences multiples? "Ah ben non, on n'a pas ça en stock", dixit l'éducation nationale des esprits en boite, "on veut juste faire rentrer au chausse-pieds le plus d'infos inutiles dans les crânes vides de tous ces incultes de n'enfants! En plus, faut qu'on les dresse (pardon, les punisse) quand ils ne se comportent pas comme on veut..." Docile, bien sage, assis au bureau-pas bouger-pas parler, rapporte la ba-balle.

 

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L'AFFLUX émotionnel douloureux dû à tes soucis de santé est CONSTANT, ce qui STRESSE énormément ton corps-esprit (SNA activé en permanence, super SYMPA, il veut te protéger) et continue de déclencher la spirale infernale des symptômes.

 

Parce que tout ce que tu as lu/entendu sur LA maladie te vient de sources déprimantes/pessimistes et que tu ne peux même pas te tourner vers la médecine pour trouver des solutions. Elle comprend le lien corps-esprit mais n'appréhende pas l'étendue de ses implications dans la santé physique, ne faisant pas le lien entre les traumas émotionnels/spirituels d'un enfant qui a eu une enfance "normale" (sans ACE, dans une famille qui le nourrissait, lui faisait des cadeaux pour Noël et son anniversaire, lui payait des vacances, mais auprès d'un père toujours absent et passablement ombrageux, avec une mère toujours gentille et passablement déprimée), et la maladie chronique invalidante qui tape à la porte de sa vie un beau jour.

 

Tout cela est pourtant en liens, bien sûr avec la génétique, l'hygiène de vie, la pollution de la planète, la sédentarité, le manque d'épanouissement, les évènements stressants de la vie adulte, qui rendent les corps-esprits moins résistants, avec un système immunitaire et une psychologique plus fragiles.

 

Les capacités de gestion des stress d'un adulte dépendent de ce qu'il a vécu/ressenti petit. Si le foyer familial était tendu, si la situation matérielle était incertaine, si la mère se mettait à casser de la vaisselle dès qu'elle se disputait avec son mari, si l'enfant n'avait personne pour le câliner/le rassurer, il aura vécu avec des hormones de stress continuellement durant sa prime jeunesse. Même sans avoir été violé, maltraité, abandonné ou élevé par un parent alcoolique/bipolaire. Son système nerveux aura été inondé d'adrénaline/cortisol car son esprit aura été inondé d'émotions douloureuses difficiles à comprendre pour un enfant si ses parents ou tout autre adulte ne lui expliquent pas ce qui se passe en lui et à l'extérieur de lui, et que tout cela n'est pas de sa faute.

 

Cette prégnance émotionnelle et hormonale l'aura prédisposé à être plus fragile nerveusement à l'âge adulte face aux inévitables challenges qu'il ne manquera pas de rencontrer. Si sa vie adulte est épanouissante, les stresseurs seront compensés et sa biochimie intérieure n'ira pas vers un déséquilibre du SNA. Autrement, une belle maladie physique et/ou psychique fera son apparition à un moment donné, après de nombreux petits maux/symptômes embêtants mais bénins: allergies, intolérances alimentaires, douleurs aux dos/genoux/articulations, problèmes digestifs, migraines, hyper tension...

 

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Tu CROIS que tu as une maladie INCURABLE alors que non, ton organisme a vécu/vit une surcharge NERVEUSE + HORMONALE qui ne peut trouver aucune résolution tant que tu ne comprends pas comment ton corps-esprit fonctionne, et tant que tu continues de mobiliser toute ton énergie physique/émotionnelle/mentale à ne pas ralentir/ne pas écouter/ne pas ressentir tes pensées/émotions de toutes natures + à vivre constamment dans la peur. Tu as tellement APPRIS à AVOIR PEUR de ce que tu vis/ressens et à sur-cogiter pour tout contrôler dans ta vie... Ce n'est pas de ta faute, l'éducation était faite pour te CONDITIONNER ainsi. Ce n'est qu'une question de conditionnements.

 

Les adultes qui éduquent ont une bonne intention, à la base. Ils agissent dans l'intérêt des enfants pour les protéger/préparer au monde extérieur. Ils agissent en fonction de leurs niveaux de conscience dans un monde en 3D inconscient collectivement où les émotions font peur et où on est principalement invité à vivre à partir de sa tête: réfléchir/analyser/planifier pour réussir et éviter le plus de problèmes possible. En un mot, SURVIVRE. Ce monde que nous avons tous créé collectivement (il n'est pas arrivé tel quel du jour au lendemain) n'est pas un lieu pour bisounours, donc on nous apprend tous petits que la vie n'est pas facile, qu'il faut se battre/réussir/gagner de l'argent pour être à l'abri du besoin. On nous apprend à vouloir/faire/avoir, mais peu à ressentir. On nous apprend à chercher la sécurité dans des réalisations professionnelles, des biens matériels, sans nous inviter à la créer intérieurement. Tout ces comportements et l'éducation sont enracinés dans la peur du manque, la peur du futur, la peur des terroristes, la peur d'être seul... Des tas de PEURS tellement anxiogènes qu'on cherche à tout prix à contrôler ce qui nous arrive (en vain) car on n'est pas assez connecté à notre intérieur et aux ressources endormies au fond de nous pour se faire confiance et vivre sans tout savoir/contrôler - on ne nous l'a pas appris, tout simplement. Quand les modèles manquent, on fait avec l'existant, le connu, qui en général se traduit par la peur dans notre société, l'insécurité intérieure n'est que le reflet d'une déconnexion à son Être + d'une immaturité émotionnelle.

 

On apprend à vivre en mode survie constamment, aux aguets, en hyper vigilance, plutôt que nous laisser guider par notre intuition et ressentir ce qui est juste pour soi, respectant notre intégrité (besoins/limites), notre authenticité/singularité.

 

La bonne nouvelle c'est que tu peux apprendre à te conditionner AUTREMENT. Ton espace émotionnel n'est pas dangereux, tu peux tout à fait FRATERNISER avec tes émotions pour savoir quels sont tes besoins/limites et comment y répondre au mieux. Elles ne sont pas tes ennemies, elles sont tes AMIES voulant te faire passer un MESSAGE via ton corps. Tu comprendras que ce sont uniquement des FACETTES de toi qui te traversent, pas toi-qui-tu-es, et qu'elles cachent souvent des BLESSURES/insécurités. Pour avoir une vie/santé de belle qualité, tu n'as pas besoin de les contrôler ni à d'en avoir peur. Bien au contraire. Elles ne demandent qu'à être entendues/acceptées/câlinées, ce qui permettra à l'énergie émotionnelle bloquée de se débloquer. Car les émotions sont des ÉNERGIES en mouvement dans ton corps!

 

Pas de corps, pas d'émotions, c'est la raison pour laquelle être ANCRÉ dans ton corps est primordial, pour apprendre à ressentir ces émotions et savoir quels messages elles t'apportent et agir en fonction. En toute conscience.

 

TOUT ce que tu retiens émotionnellement affecte ton énergie VITALE, qui est bloquée, circule mal, voire très mal, en cas d'épuisement extrême.

 

Alors, redeviens SAUVAGE, déconditionne-toi, lâche en LIBERTÉ tes émotions! Elles te le rendront...

 

 

 

 

 

 

A lire: les onglets 'l'inconscient' et 'hypersensibilité'

 

 

Article dans le blog:

 

Conditionnements éducatifs & neuroplasticité

 

L'inconscient, protecteur du corps-esprit, activateur du SNA

 

Curiosité & inspiration, clefs de voute du changement

 

Bouge ton corps 1/2: réanimation sensorielle

 

EM/SFC: un peu de tout 5