Conditionnements éducatifs & neuroplasticité

A quoi ça sert l'école, dis-moi?

 

A pas grand chose, à part apprendre à lire/écrire/compter. Le reste, on finit par quasi tout oublier. Lorsque tu étais petiot.e, l'éducation nationale était plus occupée à vouloir te faire rentrer les capitales des pays du monde entier (très utile dans la vie), ou le PIB du Guatemala (super utile) qu'à t'apprendre qui tu es dans un corps-esprit en relation à l'extérieur.

 

Tu te souviens de la date de la guerre de machin-chose? Ils se sont tous mis sur la tronche, comme dans toutes les guerres, de toute façon. As-tu appris comment fonctionnent tes intelligences intellectuelle/émotionnelle/corporelle/créative/relationnelle?

 

Sais-tu comment ressentir + exprimer tes émotions de manière respectueuse et sécurisante pour toi et autrui? As-tu été invité à taper dans un coussin ou sauter sur place pour libérer l'énergie de la colère, ou de la peur? As-tu été encouragé à crier très fort ou à chanter très faux pour décharger ce qui t'animait intérieurement, frustration, colère ou peur? As-tu découvert ton imagination, appris à écouter ton corps et ta petite voix intérieure? As-tu appris à développer tes aptitudes naturelles, celles qui te mettent en joie quand tu les fais, ne voyant pas passer le temps? As-tu reçu des encouragements/félicitations pour tous tes apprentissages/compréhensions, même s'il n'y avait pas les résultats attendus? As-tu été invité à agir en fonction de ton intuition? As-tu reçu l'invitation de bouger ou te reposer quand tu en ressentais le besoin? A manger jusqu'à ce que tu n'avais plus envie?

 

Ah oui, il y a eu des tas d'apprentissages dans ta jeunesse: l'école sert à APPRENDRE des tas d'infos, à SUIVRE + à OBÉIR aussi, à se soumettre aux autorités SANS POSER de questions, à être DOCILE + bien SAGE pour devenir un jour un.e bon.ne citoyen.ne fraichement moulu.e qui vote pour des marionnettes et pense que l'extérieur est plus important que l'intérieur, que les autorités de toutes natures en savent plus que toi, que les SOLUTIONS sont chez eux, pas chez toi. Ça sert à ça l'école et plus tard les études, et plus tard le monde professionnel, une COLLECTION de conditionnements/croyances depuis la maison jusqu'au monde actif.

 

Une succession d'autorités à suivre au doigt et à l’œil sous peine de sanctions/jugements car tu as appris que tu n'avais pas le droit de penser/ressentir par toi-même, ni de faire des erreurs sans être jugé.e/critiqué.e, que tu devais réussir pour prouver ta valeur et surtout écouter bien sagement le parent/le prof/le patron/le président etc. De l'esclavagisme moderne, très insoupçonnable sous ses airs d'éducation polie bien laïque. Bon.ne citoyen.ne. Bon toutou, brave bête. Bien sage. Pas bouger.

 

La PEUR a été ton ÉDUCATRICE, tu as appris à être dans TA TÊTE et à OUBLIER ton corps/ton intuition/tes ressentis émotionnels. Au niveau de ton cerveau, tout cela a eu un impact. Ta vie entière a été dédiée à COGITER + RÉPONDRE aux attentes de l'extérieur; tu n'as jamais appris à t'écouter, à TE RESPECTER surtout si ça n'allait pas dans le sens des autres, à t'affirmer sereinement, à EXPRIMER tes émotions sans les vomir/dominer/blesser les autres, à entrer en contact avec ton INTÉRIEUR pour vivre en fonction. Plus tard; tu t'es forgé.e un costume d'adulte parfaitement parfait.e qui sait avec sa tête, est super déterminé/volontaire, se sent concerné et responsable des autres/de la planète et veut faire les choses bien pour avoir la certitude d'être quelqu'un.e de bien. Le tout en refoulant tout ce qui ne cadrerait pas avec l'image d'épinal qu'il-elle croit devoir honorer + qu'il-elle veut donner car il-elle ne sait pas être AUTREMENT. C'est-à-dire libre, authentique, singulier, spontané.e, quitte à ne pas être aimé.e de l'extérieur. Il-elle l'était dans sa toute petite enfance... Quelle merveille de nature brute et instinctive quand un.e bambin.e dit NON de la tête, très sûr.e de lui-elle, sans s'occuper du tout de comment les adultes le-la voient!

 

Toutes les caractéristiques de personnalités refoulées/déconnectées d'elles-mêmes se retrouvent chez les personnes qui ont un tampon de maladie chronique ('EM/SFC' & co, Lyme, fibromyaligie, sclérose en plaque, maladie de Crohn...): perfectionnistes, exigeantes, empathiques, très sensibles, très intelligentes, gentilles, au service des autres, manquant de confiance/d'estime de soi, voulant compenser en en faisant 10x plus pour réussir/être bien vues/être aimées. De quoi créer un terrain propice pour accueillir les stresssss de toutes sortes et mettre le SNA (système nerveux autonome, cf onglet 'stresssss') en alerte maximale permanente, épuisant/traumatisant le corps-esprit et créant une belle maladie chronique!

 

***

 

L'enfant dépend totalement de son environnement pour survivre: lâché dans la nature à sa naissance et dans les premières années de sa vie, il n'aurait aucune chance. Contrairement à la plupart des autres mammifères qui deviennent autonomes très tôt pour se déplacer et se nourrir.

 

Cette dépendance extrême a un revers de médaille: les figures d'attachement de l'enfant, ses parents et par extension toutes les personnes proches qui vont graviter autour de lui, impactent son inconscient + son système nerveux et créent sa neuroplasticité + tous les comportements de survie et d'adaptation qu'il aura tout au long de sa vie.

 

Ton éducation t'a conduit.e à avoir des comportements de (sur-)adaptation nécessaire à ta survie. Enfant, tu as APPRIS à :

- être gentil.le, soumis.e, à "people pleaser" pour ne pas te faire punir/frapper ou abandonner,

- lire les adultes (que tu crains, si tu as subi des maltraitances et négligences) car ne sachant pas comment va être leur humeur du jour/moment, tu es devenu.e hyper à l'écoute/hyper-empathique des menaces éventuelles (SNA en alerte constante), pour éviter de te faire frappé.e, humilié.e...,

- amadouer, manipuler, culpabiliser les autres pour avoir ce que tu veux, ne sachant pas comment demander/t'affirmer sans être rabroué.e ou recevoir du chantage affectif: : "pour qui tu te prends?... on n'a pas toujours ce qu'on veut... si tu dis ça, tu es méchant... si tu fais ça, tu ne m'aimes pas... tout ce que j'ai fait pour toi, j'ai sacrifié ma jeunesse!... "

- prendre la responsabilité des émotions des autres: "fais attention, tu vas mettre ton père en colère... à cause de toi, je suis énervée..."

- avoir honte de ton ressenti quand tu pleurais, étais triste/en colère car les adultes te renvoyaient "c'est pas bien grave... c'est rien... n'en fais pas toute une histoire!... tu fais ta chochotte... quel bébé tu es!... les garçons ça ne pleure pas, c'est pour les faibles...",

- être rebelle, en opposition aux autorités en général, par écho à ce que tu as vécu enfant, quand tu ne pouvais pas partir/te protéger d'autorités menaçantes/dysfonctionnelles,

- te taire car on ne t'a jamais écouté quand tu disais quelque chose/exprimait un besoin, disait "non... j'ai pas envie... je veux pas... j'ai peur...", tu as compris que tu ne serai pas entendu.e, soutenu.e,

- faire super attention à ton apparence physique, à comment te perçoivent les autres car dans ta famille ça compte énormément et tu es félicité.e/attire l'attention quand tu t'habilles bien/est joli.e,

- exceller à l'école car c'est ainsi que tu reçois de l'attention/félicitations de tes parents et croit avoir de la valeur: "si tu as une bonne note, tu auras un cadeau à la fin du trimestre... tu es nul.le si tu loupes ton examen..."

- etc.

 

Tous ces comportements de survie, nécessaires car tu ne pouvais pas faire autrement, ont créé des chemins neuronaux et ont impacté ton système nerveux, déclenchant des comportements plus tard de sur-adaptation en réponses aux stress de ta vie adulte: ton SNsympa démarre dès que ton cerveau reçoit de ton ressenti (inconscient) le besoin de te protéger. Cela signifie fuir, attaquer ou t'immobiliser (état de sidération si la fuite et l'attaque ne sont pas possibles).

 

La plupart des enfants ne sont pas reçus dans leur authenticité, c'est-à-dire entendus, reconnus, valorisés, câlinés, rassurés, tels qu'ils ont réellement besoin de l'être. Leurs besoins, justement, ne sont pas rencontrés, et leurs limites, pas respectées - elles n'ont même pas le droit d'exister. Ils n'ont pas appris à ressentir leurs émotions comme elles arrivaient et à calmer leur système nerveux quand il était actionné par une peur/colère/tristesse, une situation inconnue ou une interaction relationnelle. Devenus adultes, ces enfants à l'intérieur agissent toujours, conditionnant leurs comportements de façon automatique, par affinité/familiarité avec leur vécu de base car chaque expérience nouvelle est comparée dans le cerveau avec ce qui a déjà été vécu de similaire, en regard avec quelles stratégies d'adaptation ont été apprises pour répondre à la situation de l'époque. Le passé se reproduit en boucle dans le présent quand on est inconscient de ses fonctionnements/comportements automatiques.

 

Je te parle d'éducation et de CONDITIONNEMENTS car c'est important pour toi de comprendre comment ton cerveau, sa neuroplasticité + son système nerveux autonome, se sont formés depuis ton plus jeune âge en lien direct avec ton environnement familial, c'est-à-dire les AUTORITÉS dont tu dépendais à un âge où tu ne pouvais pas te défendre ni prendre tes clefs et partir. Cela détermine ton rapport général aux autorités dans la vie (les médecins dans ta situation de santé actuelle), la confiance ou méfiance que tu leur accordes, et cela détermine également tes CROYANCES (la maladie est incurable blablabla, car on te l'a dit). Tout cela agit en sous-marin dans ta peur d'être lâché.e tout.e seul.e avec cette maladie, ton manque de confiance dans tes propres capacités à aller mieux ("mais comment je vais faire pour me soigner si les médecins ne le savent même pas...!?!" ) car tu as appris dans ton enfance à aller voir le médecin quand quelque chose ne va pas dans ton corps.

 

En revanche, tu ne réalises pas tous les traumatismes que tu transportes dans ton corps-esprit, tu n'as pas appris à connaitre les capacités phénoménales de ton corps (homéostasie, hormèse) ni celles de ton esprit (résilience, puissance personnelle, intention, visualisation, conscience, présence, compassion) pour guérir.

 

Tu as tout appris pour RESTER bien malade et attendre de l'extérieur une solution > ton cerveau réagit avec le stress que cela représente de passer ainsi ta vie pour créer encore + de stresseurs, encore + de signaux de danger donc encore + de symptômes. Traumas sur traumas, l'étau se ressert, le système nerveux se fige et minimise le plus possible sa dépense d'énergie, qu'on appelle maladie quand une personne est tellement épuisé.e qu'elle est alité.e en permanence, confiné.e par la terreur ressentie inconsciemment. Boucle infernale bouclée, le SNA en mode survie, symptômes à gogo.

 

Tout est relié dans l'être humain qui est un TOUT à multi-facettes/dimensions super au point: une MERVEILLE physiologique/psychologique + neuroplastique/nerveuse/endocrinienne + énergétique.

 

Tu as tout ce qu'il faut intérieurement pour (auto-)guérir. Ton corps a tout ce qu'il faut, il est équipé pour. Ton esprit aussi: la nature de l'être humain est curieuse comme celle d'un enfant qui n'a peur de rien et veut explorer le monde. C'est NATUREL, il est mû par le désir de liens, de joie, de jeux, de découvertes, il fait confiance naturellement.

 

En dessous de tous tes conditionnements, il y a ton vrai Toi, cet.te enfant curieux.se et ouvert.e à la vie, plein.e de vie. En dessous de tous tes conditionnements, il existe ton Être véritable, authentique, ta NATURE PROFONDE qui s'exprime quand tu te sens joyeux.se, apaisé.e, connecté.e, ancré.e, heureux.se d'être, même sans raisons/succès extérieurs. Celle qui te guide pour faire confiance à la petite voix intérieure qui te dit que c'est possible de guérir.

 

Il suffit juste de faire le ménage et virer tout ce qui t'alourdit, te pompe de l'énergie, te limite et t'empêche d'être qui tu es vraiment: un être humain et divin, fragile et puissant à la fois, rempli de potentiels.

 

Dont celui de guérir. Ce qui ne dépend pas de l'extérieur, même si celui-ci peut aider, avec les bonnes personnes.