Comment fonctionne ton SNA (système nerveux autonome)?

Le stress est la réponse du corps à une contrainte physique (effort/activité, température, blessure, faim...) ou psychologique (émotions, pensées, situation, interaction) qui active le SNsympa (système nerveux sympathique) pour s'adapter à la contrainte (loi de l'homéostasie, le corps recherche toujours l'équilibre en toute chose et en tout temps).

 

Le SNsympa est activé quand tu ressens un stress positif ou négatif, il est designé pour y faire face, quoi qu'il arrive. Le STRESS entraine la production par les glandes surrénales d'adrénaline/cortisol/noradrénaline.

 

Le cortex surrénal (partie périphérique des glandes) produit le cortisol et le transforme ensuite en cortisone. Celui-ci a différents effets physiologiques: anti-inflammatoire stéroïdien (bloque l'inflammation), immunosuppresseur (supprime l'immunité), résistance à la nutrition (limite la production d'insuline et la sécrétion d'enzymes digestives, ralentit le péristaltisme intestinal > problèmes de digestion et d'assimilation), hypothyroïdie (production hormonale altérée > fait baisser le métabolisme, tu produis/brûles moins d'énergie, tu es tout le temps frileux).

 

 

FUIR ou COMBATTRE ou S'IMMOBILISER : les 3 piliers du SNsympa

 

Si un ours fonce sur toi avec l'air féroce tous crocs dehors, ton SNsympa (il est sympa car il veut que tu survives coûte que coûte) va te faire prendre tes jambes à ton cou pour fuir. Si tu pensais pourvoir te battre avec l'ours, ton SNsympa te ferait combattre. Mais là, non, t'es pas Jackie Chan, tu rejoues plutôt Forest Gump...

 

Au fond de toi tu sais que tu ne peux pas lutter alors ton cerveau reptilien (survie de l'espèce, procréation) te suggère fortement de fuir à toute vitesse. Tu pourrais aussi bien t'immobiliser de frayeur, une tétanie temporaire due au stress, ce qui ferait croire à l'ours que tu es déjà mort et qu'il n'a plus besoin de t'attaquer pour se défendre ou te croquer.

 

Cette immobilisation pourrait te sauver la vie si l'ours n'a pas très faim ce jour-là et qu'il décidait alors de passer son chemin maintenant que tu ne représentes plus aucun danger. Tu "dégèlerais" ensuite de cet état de sidération salvateur et récupérerais en quelques minutes l'usage de tes muscles et de ta lucidité. Pour partir te mettre à l'abri, on sait jamais, si l'ours changeait d'avis.

 

Pour ce qui est de fuir, ton corps va se donner un max de chances pour disposer de toute l'énergie nécessaire: il donne la priorité à tes muscles et à ton cœur (assurer l'oxygénation et la circulation sanguine de tes membres inférieurs), en général à tous tes sens et organes pour te permettre de sauver ta peau. Afin de répondre à cette urgence vitale, ton corps met en stand-by tous les processus qui lui prennent de l'énergie et qui ne sont pas vitaux à cet instant précis: ta digestion (pas le moment de digérer quand un danger est là, les brocolis attendront), ton immunité (pas le temps non plus de s'occuper des virus, ils attendront au chaud dans tes muqueuses), ton renouvellement cellulaire, ta détox (pas le temps de réparer les tissus, d'éliminer les cellules mortes, d'aller faire pipi etc.).

 

La priorité des priorités est de fuir, rien d'autre ne compte. Ton SNsympa est spécialisé dans ce mécanisme d'adaptation ponctuelle très perfectionné qui a permis à l'être humain de survivre depuis le début de l'humanité. Ton corps et toute sa physiologie sont élaborés pour s'adapter à un instant T à un évènement stressant (l'ours qui veut t'attaquer) en te faisant fuir, lutter ou t'immobiliser (fuir, dans ce cas-là).

 

 

REPOS + DIGESTION + RÉCUPÉRATION : le SNparasympa

 

Si tu réussis à t'échapper et que tu es sûr d'être en sécurité, ton Système Nerveux Parasympathique (rest & digest en engliche) prend le relais pour te détendre: tu te remets de tes émotions en soufflant un bon coup et tous les processus de ton corps laissés en stand-by pour te permettre de fuir peuvent maintenant reprendre.

 

Le SNparasympa recommence à fonctionner: ton système digestif s'occupe de la salade composée brocoli-saumon-avocat-champignons que tu as mangé ce midi, ton côlon se détend et tu as envie d'aller aux toilettes, ton cœur ralentit ses battements, ta circulation lymphatique convie des déchets aux organes émonctoires, ta peau répare la petite coupure que tu t'es faite hier... Tu fais même une petite sieste car cette course t'a bien vidé. Le sommeil est une des activités les plus restauratrices pour le système nerveux, elle opère un RESET. Le SNparasympa règne sur tes nuits.

 

 

Le SNA dit basta!

 

L'impact des stress est systémique: surpresseur de l'immunité, favorise l'inflammation, les problèmes digestifs et hormonaux, crée des tensions musculo-articulaires, engendrent des problèmes auto-immuns et cognitifs... C'est à se demander ce qui n'est pas impacté. Rien, en fait. Tout dans ton corps est potentiellement impactable, en fonction de tes fragilités physiques/métaboliques/physiologiques + psychiques/émotionnelles/mentales. Et en fonction de la créativité du corps qui a plus d'un tour dans sa manche pour se manifester via des symptômes dont la liste est aussi longue que la muraille de Chine.

 

En cas de stresseurs chroniques, le SNsympa est sollicité en permanence et le SNparasympa ne peut plus s'actionner en regard. Le repos et la régénération de ton organisme ne sont plus assurés régulièrement. Le corps est fait pour gérer les stresseurs quand ils arrivent et s'arrêtent, pas lorsqu'ils deviennent continus, sinon ton corps reçoit de la part de tes surrénales des shoots d'adrénaline/cortisol non-stop, ce qui induit des dommages collatéraux systémiques sur le long terme. Il est bourré le pauvre, trop de stresssss.

 

Avec la pression de la vie, les responsabilités, les exigences, toutes sortes de stresseurs psychologiques plus que physiques arrivent: c'est rare d'être face à un ours dans le monde d'aujourd'hui ou de devoir affronter tous les jours le risque de perdre sa vie. Les stresssss sont bien plus d'ordre physiologique (hygiène de vie, alimentation, pollution) et psycho-émotionnels (traumas d'enfance, stress au boulot, relations toxiques/pauvres, exigences de la vie moderne...) que de survie réelle. Mais pour le cerveau, et le SNA, l'effet biochimique est le même.

 

Que ce soit un ours ou le sentiment d'impuissance que tu ressens du fait de la maladie/du parcours médical éprouvant, ou de tes difficultés financières, ou personnelles/professionnelles, ou quoi que ce soit que tu vives et te tarabustes, c'est pareil: SNsympa toujours actionné.

 

Les stresssss de ne pas trouver de médecins ou traitements aidants, la peur de la maladie chronique dite incurable, l'angoisse de ne pas comprendre ce qui t'arrive ni les symptômes de ton corps, le sentiment d'isolement, la perte de repères et d'autonomie, sont autant des stresseurs internes physiques, émotionnels et mentaux qui conduisent ton SNsympa à monter dans les tours et à y rester, alimenté en permanence par toutes tes détresses quotidiennes (toujours plus de stresssss ajoutés chaque jour). Ta vie n'est pas en danger mais ton corps réagit comme si elle l'était en permanence, situation pas viable pour ton organisme qui se met en mode 'sécurisation' pour préserver son intégrité et le peu d'énergie nerveuse qu'il te reste. Donc: économie d'NRJ. Donc, + de symptômes déclenchés car quand tu as trop mal ou que tu es trop fatigué pour bouger, tu restes allongé. Donc, ton cerveau/inconscient qui déclenchent ton SNsympa sont contents: tu ne bouges plus = mise en sécurité réussie = NRJ économisée. Donc, mission réussie.

 

Tout ceci revêt d'un mécanisme de protection, de survie même: ton corps veut vivre! II ne veut pas que tu t'épuises jusqu'à la mort, ce qui se passerait s'il te laissait continuer ta vie comme si de rien n'était, à vivre sous haute tension continue! Ton corps est tellement merveilleux d'intelligence qu'il s'est doté d'un SNA super bien foutu: tes niveaux de stresssss montent dans les tours jusqu'à un certain point où ton SNA préfère actionner le disjoncteur plutôt que de courir le risque d'un court-circuit général (= cramer toute ton énergie nerveuse > toi mourir). Ton corps, ton SNA + ton cerveau + ton inconscient te protègent en définitive, en mettant en berne ton fonctionnement hyper énergivore (catabolisme incessant de tes réserves énergétiques qui n'ont pas le temps de se reconstituer). A un moment donné, ton organisme pressurisé de tous les côtés dit "STOP, ça suffit comme ça, temps mort!"

 

L'intensité de tes stress devient trop importante à gérer pour ton énergie nerveuse disponible. Car tout revient à l'énergie nerveuse (du SNAqui fait fonctionner ton corps dans son ensemble, agissant sur tous les systèmes corporels). Et si ton énergie nerveuse n'est pas suffisante, cela dépasse la capacité adaptative de ton corps qui n'a plus d'autres solutions que de produire des symptômes/maladies pour alerter ton attention et limiter les dégâts déjà créés depuis pas mal d'années. 

 

Le SNA est particulièrement créatif dans son expression symptomatique physique et psychique. Il peut très bien se manifester via des acouphènes, des vertiges, de l'hypotension/hypertension, l'hypoglycémie/hyperglycémie, des palpitations, des malaises vagaux, des céphalées de tension, des troubles cognitifs, de l'hypersensibilité sensorielle/chimique, des problèmes digestifs/immunitaires/musculaires/endocriniens... Et/ou de la dépression, un sentiment d'impuissance, un manque d'envie/volonté, une envie suicidaire, des attaques de panique + angoisses, des comportements d'auto-sabotage/de replis/des TOC... La liste de ses capacités à t'informer qu'il est trop sollicité est immense, il ne lésine pas sur le nombre ou l'intensité des symptômes. Quand je te dis qu'il est créatif...

 

 

S'en balancer

 

Comment diminuer les stress? L'opposé direct, c'est le repos. La relaxation du corps autant que celle de l'esprit est fondamentale pour rééquilibrer le fonctionnement du SNA: éviter d'enclencher le SNsympa pour une broutille et ainsi laisser la place au SNparasympa. Le repos en lui-même ne suffit pas si tu cogites à fond les manettes ou si tu vis des émotions douloureuses en boucle (peur, colère, culpabilité, mépris, rancune, remords...) car ton organisme ne risque pas d'arriver à se détendre complètement même si tu passes 12h/j sur ton lit.

 

Tout ce qui produit de la détente va dans le sens de la régularisation des fonctions systémiques qui s'opèrent dans ton corps-esprit H24 et précisément de la normalisation de ton SNA.  Ton organisme a ça en lui: l'homéostasie.

 

Toutes les activités qui te procurent de la joie et du réconfort sont à favoriser, en fonction de ta capacité énergétique bien sûr. Si tu as assez d'énergie pour prendre un bon bain chaud, sortir quelques minutes dehors, prendre le soleil ou simplement la lumière du jour, te faire masser (même 10mn), peindre, dessiner, bricoler (même 5mn)... Des endorphines (sérotonine et dopamine) sont sécrétées lorsque tu vis et fais quelque chose qui te fait plaisir.

 

Le contact avec autrui (personnes, animaux) est nourricier et réconfortant, à justes doses: voir un ami, appeler quelqu'un (même 12mn). Ça entraine la production d'une hormone, l'ocytocine, produite par la glande pituitaire (hypophyse) qui est un antidote au cortisol: elle fait baisser les hauts niveaux de stress. La relation à autrui est très énergivore, surtout avec les personnes avec lesquelles tu ne te sens pas à l'aise/compris/écouté, où quand tu as l'impression de faire des tas d'efforts pour être accepté/aimé. La teneur de tes relations est un bon indice de ce qui te ressource ou te vampirise. Tout dépend aussi de la durée de l'entrevue, du nombre de personnes présentes (plus il y a de monde, plus c'est stressant physiquement, émotionnellement, sensoriellement), du lieu (ça rajoute du stress quand tu sors de chez toi car tu perds tes repères), de comment tu t'y rends (à pieds, en voiture, si tu conduis ou non), s'il fait très froid ou très chaud etc.

 

Il s'agit pour toi de déterminer ta capacité énergétique, qui dévoilera tes besoins et limites. Ton corps t'indique toujours ce qui est tolérable (même si tu ressens des symptôme) et ce qui est trop (push, ce qui provoque un crash après). Tout est une question de durée/intensité/fréquence dans toutes tes activités, physiques, cognitives, sensorielles.

 

L'auto-guérison se fait dans la relaxation et l'écoute, il ne suffit pas d'utiliser ta volonté pour bien manger, faire de la médiation ou de la respiration, bouger de façon appropriée. Ton corps-esprit sait ce qu'il a à faire, ok, il a tout en lui pour faire son job d'homéostasie, ok, mais il a besoin que tu lui procures la tranquillité physique autant que la paix de l'esprit afin de procéder à la régulation de ton SNA.

 

Si tu parviens à te détendre suffisamment, à lâcher la peur de toutes tes conceptions sur la maladie SOI-DISANT incurable, il pourra opérer tous les processus de récupération d'énergie tel qu'il est designé pour le faire depuis la nuit des temps. C'est ça la magie du Vivant et de la Vie en toi (comme dirait Thierry), il est autonome pour faire cela tout seul comme un grand. Nul besoin de pilules, d'interventions médicales ou chirurgicales qui agissent plus comme effets placebos que comme cure définitive. De toute façon, il n'y a pas de traitement pour le tampon 'EM/SFC' ni les autres, alors autant essayer autre chose...

 

Ton corps n'est pas défaillant pour autant. Tout diagnostic médical trouvera bien un ou plusieurs éléments physiques ou biologiques pour te dire que tu as une maladie... Quand on cherche bien, on trouve toujours. Mêmes chez les personnes en bonne santé on peut trouver des déséquilibres.

 

Effectivement, ton SNA giga stressé peut modifier le fonctionnement métabolique de ton corps, il est donc facile de trouver des marqueurs biologiques (problèmes hormonaux, auto-immuns, candidose, épuisement surrénal, troubles cognitifs, digestifs...) mais ce sont des conséquences plutôt que les causes.

 

Traiter les symptômes est une illusion, ça ne sert à rien hormis à perpétuer ta croyance que ton corps est défaillant, que tu es atteint d'une maladie grave et que tu ne peux rien y faire. Le sentiment d'impuissance que tu ressens inévitablement inhibe ton passage à l'action (tu penses ne pouvoir rien faire pour améliorer ta santé, et tout sur internet te prouve que ta vie est fichue), rien de pire pour déclencher encore ton SNsympa comme si tu ne cessais de croiser l'ours toutes les 10mn (finalement, il est affamé depuis 7 jours et trouve que tu ferais un bon miam).

 

Je répète: ton corps n'est pas défaillant, il est en sur-adaptation permanente aux stress que tu vis. Ton SNA est en état d'hyper-vigilance chronique, tu es hypersensibilisé nerveusement/émotionnellement/mentalement. Ton SNA a subit trop de stresssss et a préféré tirer la sonnette d'alarme plutôt que te laisser exploser en vol. Quand tu as quelque chose de cassé, ton corps se répare tout seul (coupure, jambe fracturée etc.). Il sait faire, et ce pour tout bobo mais aussi pour toute fonction métabolique/organique si on lui en donne les moyens (cf médecine holistique). La seule manière de régénérer ton SNA, c'est en te sortant de la tête l'idée bien conditionnée que tu as une maladie incurable, génétique, inconnue blablabla... Et c'est en sortant de ta tête pour te recentrer sur le présent, ton hygiène de vie, la qualité de tes relations (avec toi-même aussi), la qualité de tes pensées, sur ce que tu ressens émotionnellement... Même si à première vue tu n'as pas envie car tu préfères aller regarder une série sur netflix (allez, je t'ai vu! moi aussi t'inquiète).

 

La fuite de ton intérieur n'est plus à l'ordre du jour si tu veux guérir. C'est de la rencontre avec toi-même que tu tireras le plus d'enseignements et de présence pour permettre à ton corps-esprit de guérir. Il ne suffit pas de te relaxer, de bien manger, bien dormir, bouger un peu mais pas trop, d'avoir des divertissements à justes doses. Je sais, je me répète... Mais c'est la répétition qui m'a permis de comprendre des choses, par imprégnation des vidéos essentiellement et des livres lus, ce qui a modifié ma perception de la santé, de la notion traditionnelle de maladie, et de la vie globalement.

 

C'est comme ça que j'ai réussi à sortir de l'inhibition de l'action pour agir en accord avec les principes qui régisse toute vie sur terre, le Vivant. Encore une ref à Thierry, c'est que je lui dois une fière chandelle à ce gars-là! S'il n'existait pas, faudrait l'inventer. C'est grâce à lui que j'ai commencé à lâcher la peur de la maladie SOI-DISANT incurable, à prendre confiance en mon corps-esprit et en moi pour agir en comprenant sa merveilleuse physiologie/logique systémique sur tous les plans, quelles que soient les difficultés que j'ai rencontrées (nombreuses) et les crashs (nombreux, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs).

 

 

 

 

 

 

 

A lire dans la foulée - attention au crash tout d'même:

 

L'onglet 'stresssss'

 

 

Les articles du blog:

 

Le SNA 1/3: le gestionnaire des stressssss

 

Le SNA 2/3: sortir de la peur pour guérir

 

Le SNA 3/3: le système nerveux peut guérir

 

Carences nutritionnelles, inflammation & épuisement du SNA

 

Comment concilier plaisir gustatif et alimentation physiologique?