Breathe & explore, motherfucker

"Breathe, motherfucker" dit Wim Hof, qui préface ce livre du journaliste américain Scott Carney, en français "Tout ce qui ne nous tue pas". Il a investigué les multiples pouvoirs du corps humain, et a surtout expérimenté la méthode de respiration de Wim Hof (MWH), surnommé Iceman.

 

Méthode rapide connue mondialement, ou comment prendre le contrôle de sa physiologie, via la système nerveux, pour taper dans les capacités d'auto-guérison du corps humain.

 

A l'origine, Scott Carney pensait que Wim Hof était un de ces gourous profitant de la santé défaillante de personnes en mal d'espoir médical. Il voulait le faire tomber de son piédestal, connaissant bien ce genre de sujet pour avoir déjà réalisé des enquêtes.

 

En bon journaliste, il ne s'est pas contenté de faire des recherches. Il est allé vivre ce que Wim Hof propose:

 

Des exercices respiratoires intenses, assis pendant des heures quasi à poil dans la neige, alternant méditations, saunas et bains en eau froide dans la Pologne hivernale, puis un jour, il a fait une p'tite ascension de montage en short et bottes avec Wim Hof et deux trois autres masos... Ouais hein, y'en a qui vivent vraiment à fond leurs métiers! Il est aussi allé dépasser ses limites dans des parcours avec moults obstacles, s'immerger avec des poids en piscine, tester ses dernières forces en HIIT pour avoir ses paramètres physiologiques testés par un scientifique. Plus tard, il a même fait l'ascension du Kilimandjarao en moins de 30h avec Wim Hof (lui en a fait plusieurs, battant à chaque fois des records).

 

Alors, WARNING!, cette MWH qui a emballé plein de gens avides de sensations et de changements drastiques sur cette planète n'est pas adaptée à tout le monde, et encore moins à toutes les personnes malades chroniques. Wim Hof la déconseille d'ailleurs à toute personne enceinte, qui souffre d’épilepsie, d’hypertension artérielle, de maladies cardiaques ou qui présente des antécédents d’insuffisance cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, etc.

 

Comme nous évoluons dans un monde fait de rapidités technologiques et de découvertes étonnantes, la tendance est de chercher (et trouver) une méthode miracle qui résoudra tous ses problèmes en quelques jours. On veut de la prouesse, nourrir l'espoir et croire qu'on peut transformer sa santé/vie en quelques jours. On fait des retraites, des stages, on consomme du développement personnel, on se croit éveillé parce qu'on a lu Ekhart Tolle et qu'on vit une dépression, pardon, une nuit noire de l'âme... On change son alimentation pour ne pas manger les gentils zanimaux et le méchaaannnt gluten et l'affrrreueueux sucre... Et pour plein de personnes, c'est le cas, ils trouvent une méthode et ça marche. Ça fait la une des journaux spécialisés santé & bien-être, les réseaux sociaux sont matraqués de clics et en quelques secondes des millions d'humains sont comme des dingues devant leur écrans, cherchant le lien pour acheter/s'inscrire avec la frénésie des drogués qui se jettent sur leurs doses: ils veulent essayer ce nouveau truc génial. Une nouvelle mode est née.

 

Avec tous ces bons retours, changer et guérir vite devient possible. On veut le croire, on veut rêver. Même si cela existe - car tout existe, tout est possible, les témoignages de milliers de convertis le prouvent, pas tous des mythos -, tout ne fonctionne pas de manière universelle. Jamais.

 

Le remède de l'une peut être un poison pour sa voisine

Je répète... Et pis non, t'as qu'à relire la phrase ci dessus! Quoi qu'il en soit, la MWH reste ce qu'elle est, même si personnellement, je la déconseille à toute personne sévèrement épuisée chronique terrifiée de bouger (je dirai pourquoi plus bas). Elle est brillante: il suffit de comprendre les mécanismes du cerveau avec ses réflexes autonomes/archaïques, et le pouvoir de l'esprit (concentration, méditation, visualisation). Elle est rapide: en quelques heures d'entrainement, les changements physiologiques sont époustouflants. En quelques jours/semaines, la santé change. Elle est stimulante: c'est vraiment génial de se dire qu'on peut pirater son système nerveux, son système immunitaire, pour booster son métabolisme/guérir.

 

Wim Hof a plus de 27 records du monde à son actif, dont: nager 55m en apnée sous la glace arctique, méditer sur la glace pendant 2h, escalader plusieurs fois le Kilimandjarao (5895m), sans chemise ni préparation à l'alpinisme ni acclimatation au mal des montages (manque d'oxygène dans l'air dû à l'altitude qui peut être fatal, ou au mieux, rendre super malade), traverser un désert en courant, faire un marathon pieds nus dans le cercle polaire... Il dit que sa méthode lui permet de faire monter/descendre à volonté sa température corporelle et de contrôler son système immunitaire grâce à la visualisation et à la méditation. Il l'a prouvé avec un essaim de scientifiques immunologistes qui lui ont injecté une bactérie pas sympa (E. Coli, le genre de bocon qui te rend malade pendant des jours si tu as la chance de ne pas mourir de l'infection, en cas de système immunitaire affaibli) pour suivre en direct sa réponse immunitaire; il n'a pas été malade, non, il a simplement eu un léger mal de tête. Pendant plusieurs jours après l'injection, son super système immunitaire indiqua des marqueurs continuant de dire 'fuck off' à l'envahisseur. Les scientifiques en sont restés babas, et un peu sceptiques.

 

Sa technique s'apparente beaucoup au yoga Vajrayana des moines tibétains qui pratiquent la respiration tummo (ou toumo) dans leurs super hautes montages, restant des heures assis dans la neige en étant torses nus, apprenant à dégager de la chaleur grâce à d'intenses exercices de respiration, visualisation et méditation. Leur but était surtout d'atteindre une élévation spirituelle, la transcendance de l'esprit. Le tummo, appelé aussi yoga du feu intérieur, fait partie d'un ensemble de pratiques tantriques avancées du bouddhisme tibétain.

 

Le Pranayama, toutes les techniques respiratoires (breathworks) de contrôle du souffle que l'on utilise en yoga, enseigne les respirations rythmées (dynamiques, relaxantes ou équilibrantes) avec des suspensions du souffle poumons pleins ou vides; on retrouve les suspensions et l'aspect dynamique (hyperventilation contrôlée et continue) dans la MWH, lui qui s'est passionné très jeune pour les enseignements orientaux, les Sutras de Patajali's, la Bhagavad Gita et le Bouddhisme Zen.

 

Il pratique aussi le yoga depuis plus son enfance, sans avoir jamais pris de cours. Ainsi, rien de neuf dans tous les breathworks connus à ce jour, MWH incluse: ils prennent leurs racines dans des pratiques millénaires, dans le yoga autant que dans les arts martiaux. Les sages (maitres en arts martiaux et moines tibétains) ayant découvert il y a fort longtemps les bénéfices holistiques sur la santé et la conscience de pratiquer des respirations selon certains schémas. Ils avaient des connaissances empiriques et sans doute une connexion aux éléments et à des forces qui nous dépassent; aux vues de leurs conditions de vie sur les pentes de l'Himalaya ou dans des pays sans chauffage central ni supermarché, améliorer leur résistance et leur physiologie a vite rencontré de l'intérêt dans leurs esprits zen tournés vers l'infini. Ils utilisaient des respirations et des mouvements spécifiques, comprenant l'importance de l'équilibre et la circulation de l'énergie dans le corps, pour avoir une forme olympique et développer un mindset (état d'esprit) résilient malgré des vies austères.

 

Ce livre est très éclairant sur les capacités étonnantes du corps entrainé d'une certaine manière, avec un esprit qui se concentre fort. L'expérimentation à laquelle le journaliste s'est tenue est courageuse et sincère. Les résultats sont étonnants. Il nous raconte plein d'anecdotes et nous explique des choses passionnantes sur la physiologie. Il a rencontré des athlètes de hauts niveaux, des fous de courses d'obstacles de l'extrême, des chercheurs à la pointe de la science, des fans de Wim Hof et des anciens malades guéris ou fortement améliorés par sa méthode.         

 

En pratique

T'as soudainement envie d'hyperventiler puis d'aller te rouler dans la neige... Ah mince, on est au printemps, les bourgeons sont en plein accouchement, le parfum des fleurs fait tituber les moucherons qui passent à proximité, et l'herbe moelleuse te chatouille les plantes de pieds. Hihi.

 

Bon. Tu reluques ta douche. Puis tu te rappelles qu'au fond du jardin il y a un grand bidon qui récolte l'eau de pluie. Elle doit être à 10°C... Tu repense à la douche et tu te dis qu'après la prochaine, tu finiras par un jet d'eau froide. Allez, ouais. Bonne résolution prise. Et puis tu oublies. Parce que ton cerveau reptilien de mammifère trop habitué au confort ne veut pas que tu te torture sous l'eau froide, comment ça, non mais t'es ouf toi...?!? en montant ton index pour frapper ta tempe. Réflexe de survie oblige, le corps évite la souffrance, le cerveau en Cerbère implacable, et recherche le plaisir. Elle est où déjà cette tablette de chocolat... et si je me faisais un petit dessert pour ce soir? Bbbrrrr, tiens, je vais augmenter le chauffage (appuie sur un bouton). Contemporaine, je suis. Je n'ai pas la résistance de mon arrière-arrière-arrière mère-grand qui se lavait les fesses dans le ruisseau et passait l'hiver à couper du bois pour alimenter le seul poêle de la masure, avec une température plafonnant à 12°C dès qu'on s'éloigne du poêle de quelques mètres. Résistants, les anciens. Pas trop l'choix.

 

J'ai beaucoup de volonté, mais pas pour tout. Côté douche froide, après quelques tentatives, j'ai laissé mon cerveau archaïque gagner. Son évitement de la souffrance et sa recherche du confort font que seuls mes pieds/jambes sont aspergés d'eau froide en fin de douche. Quand j'y pense. C'est assez agréable, à ce niveau-là. Parfois, placée à crapotons, penchée vers l'avant, je passe le jet derrière ma nuque, et si l'eau ne coule pas le long de mon dos, c'est aussi très agréable. Puis je sors. Non mais (doigt qui tapote la tempe), la torture comme au temps de l'Inquisition, non, pas d'accord.

 

Pas envie d'inconfort. Fainéantise. Résistance. Je testerai un jour de canicule, allez... Mon âme a dû expérimenter la noyade, la congélation ou l'hypothermie dans une autre vie - ou plusieurs. J'ai toujours eu un rapport particulier avec l'eau. Petite, j'en avais peur et je hurlais quand on m'approchait. Mon élément, c'est l'air. L'eau, je l'aime bien quand elle est chaude, limpide et tranquille. En bonne touriste.

 

Ou simplement pas mon truc. La vie ne nous fait pas tous passer par les même sentiers de guérison. Aussi, des extrêmes, j'en ai vécus: solitude extrême, capacité extrêmement handicapante à ne pas loger dans les cases, refoulement extrême, épuisement extrême (l'addition des extrêmes précédents) combiné à un isolement extrême pour guérir sans médecins (vision holistique, extrême? oui, pour les esprits conventionnels). Je vis toujours dans une extrême incapacité à répondre aux attentes de l'extérieur (gens, culture, us et coutumes)... Les ZEXtrêmes, merci bien. Je recherche plutôt l'équilibre, l'harmonie, le ZEN, et prendre de la hauteur - sans doute que mon signe astrologique, élément air et symbole de la balance, m'y invite (il a un peu de retard à l'allumage, quand même).

 

Il y a 1001 manières de guérir. La mienne a été de découvrir le yoga par ses voies Yin et Pranayama: celles de la lenteur, du regard intérieur, de la profondeur, de la douceur, de l'immobilité. Pas mieux ni moins bien que ce que transmet Wim Hof ou tout autre humain sur cette planète qui a trouvé quelque chose d'intéressant qu'il veut transmettre pour aider autrui à aller mieux/guérir dans cette vie terrestre en 3D faites de fortes contraintes et de polarités.

 

A chacun de trouver son truc. En dehors de la vision binaire noir/blanc: explorer les nuances et se faire sa propre opinion en passant par l'expérimentation est plus que nécessaire pour découvrir ce qui va fonctionner pour soi. La vie nous amène à rencontrer des pratiques, livres ou personnes qui vont se révéler déterminantes dans notre parcours. Que tu utilises la MWH ou toute autre approche, ou encore un mélange de plusieurs ce qui est souvent le cas, ton expérimentation vaut mieux que tout ce que je pourrais te dire. Mon métabolisme n'est pas ton métabolisme, même si nous avons une physiologie commune.

 

Physiologie: ensemble des fonctions/systèmes nerveux et corporels de l'être humain: tout le monde a un système nerveux volontaire, un système nerveux autonome, des poumons, un cœur, des muscles, des organes digestifs...

 

Métabolisme: ensemble des réactions chimiques dans le corps humain et gestion de l'énergie: même si tout le monde a des cellules/nerfs/muscles/organes, des hormones et de l'énergie etc., le corps ne les utilise/déclenche pas pareil d'une personne à une autre.

 

Notre métabolisme dépend de notre hérédité (à 15%) et il se crée surtout en fonction de notre hygiène de vie, de nos émotions, de notre environnement, variant en fonction des périodes de vie, de l'âge (ménopause/andropause par exemple). Un changement est possible, à tout âge, tellement il existe de paramètres sur lesquels on peut agir par soi-même.

 

Mon chat est en mode yin
Mon chat est en mode yin

Yin Yang

Le yin yoga et le panayama avec des rythmes respiratoires lents m'ont plus attirée que la respiration de Wim Hof. Je l'ai testée mais je la trouvais trop 'yang', trop stimulante, et lorsque j'étais épuisée chronique, cela ne m'a pas du tout convenu: elle est très énergivore et physique car elle sollicite tous les muscles impliqués dans le fait de respirer. Au lieu de booster mon énergie, elle a boosté mon épuisement XXXL. Attention là aussi... Je préviens. Tu décides.

 

J'ai aussi testé la respiration holotropique, assez similaire puisque toutes deux amènent à respirer vite (comme quand on court en respirant/soufflant par la bouche rapidement) pour saturer le sang en oxygène (hyperventilation contrôlée et continue).

 

La respiration holotropique dure plus longtemps, environ 30mn, ce qui donne une crispation des doigts de mains qui se transforment en racine de gingembre tellement la circulation sanguine est shootée en O2. Ça fait un peu peur au début et puis de retour à une respiration normale, les doigts arrivent à quitter cette rigidité cadavérique. Aussi, elle n'utilise pas les suspensions de souffle poumons pleins/vides comme la méthode de Wim Hof.

 

J'ai fait cette respiration holotropique quelques fois lorsque j'étais en sur-épuisement chronique. Cela ne m'a pas plus épuisée, étonnamment, ni rien de spécial, mais je n'ai pas persévéré. Peut-être qu'à l'époque je n'étais pas ouverte d'esprit à tout cela. Je ne connaissais pas encore le yin yoga ni rien sur le système nerveux ou la physiologie. Peut-être que si je testais maintenant dans un groupe et avec une personne formée pour nous guider, cela aurait des effets. Cette respiration est reconnue pour libérer les traumas: avec la pratique en groupe et la musique forte, il y a une sorte de transe qui se crée et qui permet d'accéder à l'inconscient directement. Ce qui a pour effet de libérer des émotions enfouies, des peurs primales, des traumas: les participants se mettent souvent à hurler/pleurer, leur système nerveux relâchant les émotions congelées à une époque où il ne pouvait pas faire autrement que les protéger en actionnant le refoulement et l'état de sidération propre au système nerveux sympathique (freeze, immobilisation: tout est comme congelé).

 

Je me suis libérée autrement de mes émotions mangeuses d'énergie. Mais ça s'trouve, cette respiration ou celle de Wim Hof t'irait très bien... Je le répète, il y a tellement de manières de réagir et d'accéder aux capacités d'auto-guérison du corps que ce sera unique à chacun.e: breathwork, sophrologie, hypnose, visualisation, pratique méditative, magnétisme, EMDR, EFT... Toutes les pratiques corporelles aux bénéfices thérapeutiques utilisent la pleine conscience pour optimiser les capacités de l'esprit et rendre le corps disponible, relaxé, pour pouvoir auto-guérir. Toutes tapent dans l'équilibrage du système nerveux autonome, dans l'homéostasie. Toutes amènent à se poser, à se reposer, au moment présent.

 

La MWH est du côté yang: symbole du masculin, mouvement, chaleur, activité, rapidité. La vie m'a amené à expérimenter le côté yin: symbole du féminin, immobilité, écoute/accueil, repos, lenteur. Là aussi, tout est relatif, loin du noir/blanc figé: si le froid et l'eau sont de symbole yin, l'eau glacée est plus yin que l'eau froide (yang), et l'eau froide est plus yin que l'eau tiède (yang). Wim Hof joue avec le yin, aussi: il respire fortement, rapidement (yang), rentre en contact avec le froid glacé (yin à la base mais très intense sur la physiologie, donc plutôt yang dans ses effets sur le système nerveux), le sauna (chaleur, yang), et la respiration relaxante à la fin (yin). Il se lance des défis au niveau physique (yang) en tournant son regard vers l'intérieur pendant ses visualisations/méditations (yin).

 

A ma manière, j'ai aussi utilisé cela pour rééquilibrer mon système nerveux autonome. Même si je passais la plupart de mon temps allongée (yin), mes seules allées-et-venues (yang) se déroulaient à l'intérieur de la maison - je ne suis presque pas sortie pendant deux ans. J'ai progressivement fait des respirations relaxantes (yin) et je suis sortie de chez moi, à toutes petites doses (très yang pour là où j'en étais). Progressivement (yin), j'ai repoussé mes limites physiques/énergétiques en allant marcher/conduire et faire toutes les activités de la vie quotidienne (yang). On ne peut pas rester tout le temps dans la relaxation (yin), mais elle est nécessaire pour restaurer l'organisme avant de l'activer et après l'avoir activé par une activité physique ou cognitive (yang). Beaucoup de yin, un peu de yang au début, puis augmentation progressive de la zone de confort et le yang peut augmenter, toujours aidé par le yin pour se restaurer...

 

La vie est une question d'équilibre et de déséquilibre perpétuel, tout est changeant, toujours en mouvement. Yin/yang, homéostasie, parasympathique/sympathique. La même chose. Quand l'équilibre est rompu, trop de yin ou trop de yang en quoi que ce soit, les problèmes de santé commencent. Quand t'as compris ça, t'as tout compris.

 

La respiration a été pour moi une rencontre vitale pour sortir d'un mental hyperactif fou de terreur. Elle m'a permis une rencontre avec mon corps, que j'avais délaissé, par dissociation. J'avais besoin du souffle apaisant et des postures statiques pour me reconnecter, me ressentir, sans fuir, pour me rassurer et voir/sentir la vie en moi, à chaque inspire, à chaque expire. Ça n'a pas été une révélation avec un "wahou j'ai trouvé LA méthode!!!" à mettre sur les réseaux sociaux. Je ne me suis même pas trop rendue compte que cela agissait. La douceur et la tranquillité qui s'installaient en moi étaient pépères, sans feux d'artifices, mais elles étaient profondes, très actives sous la surface.

 

La lenteur du souffle, l'immobilité et le temps dans la posture, ont été mes clefs pour rééquilibrer mon SNA et ralentir mon esprit terrorisé/traumatisé par l'isolement, le désespoir, la colère, la souffrance psychique et physique continue. Mon corps-esprit et mon SNA ont pu relâcher mes traumas/émotions de cette manière-là. Cela a guéri en moi d'une façon diamétralement opposée à celle de Wim Hof, mais avec un message similaire: le corps a des ressources phénoménales, l'esprit est ultra puissant, le corps et l'esprit sont liés, et on peut améliorer sa santé même si la médecine ne sait pas comment la soigner malgré son armada de pilules, spécialistes et machines ultra-perfectionnées.

 

Beaucoup de personnes que je rencontre dans mes ateliers me disent qu'elles en ont marre de prendre des médicaments, que cela ne fait pas/plus effets, ou qu'il y a des effets secondaires gênants.

 

Une personne m'a rapporté qu'en pratiquant la respiration alternée des narines vue en atelier, son hypertension était passée de 15 à 13 en moins de deux semaines. Son cardiologue n'en revenait pas. Elle est arrivée au 2ème atelier avec le sourire et en marchant avec plus de légèreté, alors qu'au 1er elle avait un visage fermé, tendu, tellement elle est épuisée par la douleur chronique que son corps ressent jour et nuit. Elle m'a dit avec des yeux lumineux qu'elle avait réussi à dormir 1h de plus par nuit... Sachant qu'elle dormait seulement 2h/nuit, ayant trop de douleurs pour pouvoir sombrer tranquillement dans le sommeil. 50% de sommeil en plus et 2 points de tension, rien qu'en respirant tous les jours un peu! Aucun médoc ne lui avait donné ça. Elle se l'est donnée elle-même, via son système nerveux, en pratiquant. Bien sûr, ses douleurs sont encore là, il y a encore du chemin pour que sa tension se stabilise et que son sommeil s'améliore, m'enfin cela présage de beaux progrès à venir.

 

Explore, motherfucker.

 

Thrive, express, feel, look inside, laugh, take self-care, go beyond.

=

Prospère/développe-toi, exprime-toi, ressens/sens, regarde à l'intérieur, ris, prends soin de toi, vas au-delà.

 

Rebelle-toi contre tes propres peurs, lance 'FUCK IT!' à tes doutes et à tes croyances créées par la médecine spécialisée en tampons/diagnostics et traitements chimiques qui détraquent le foie, le microbiote intestinal ou qui assomment. FUCK IT au conventionnel connu par tous. Cherche ailleurs... Prends les rênes de ton corps-esprit terrifié/épuisé et emmène-le tutoyer les confins de l'auto-guérison.

 

Tout est possible

Je sais bien que ce n'est pas facile quand on a très peu d'énergie et beaucoup de douleurs en permanence mais c'est possible. Je l'ai fait, j'ai passé mon temps à explorer. A l'époque de l'épuisement le plus sévère que je ressentais, où mon corps semblait peser un tank et où me déplacer vers la cuisine lui donnait l'effet d'avoir été passé à tabac après avoir fait à marathon, je restais 10mn à la fois sur mon ordinateur, à lire ou à écouter une vidéo (j'étais trop épuisée pour la regarder). Je faisais ensuite une pause de 45mn, les jambes en l'air contre le mur, pour refaire une activité de 10mn ensuite, et ce pendant des mois. Je prenais des notes quand je le pouvais, même si je ne les relisais pas forcément après; cela permettait à mon cerveau d'intégrer mieux certaines choses car l'épuisement m'empêchait de me concentrer très longtemps - surtout, cela entrainait mes fonctions cognitives, tout comme les allées-et-venues à la cuisine et salle-de-bain entrainait mon corps à ne pas rester immobile toute la journée. Si j'avais écouté les symptômes très impressionnants que j'avais, je n'aurais plus bougé de mon lit tellement tout était extrêmement épuisant et débilitant; mais quelque chose en moi m'a guidée à ne pas verser totalement dans ce qui aurait pu être quasi dramatique à très court terme: ne plus bouger.

 

La vie, c'est le mouvement, aussi petit soit-il. Plus de mouvements, plus de connexions neuronales, et un déconditionnement inévitable bien au-delà de l'aspect musculaire. Et là, je parle juste au niveau du corps. L'esprit, dans ces cas-là, se sentant pris au piège comme si on l'avait enfermé vivant dans un cercueil, a quelques envies bien légitimes de suicide.

 

L'exploration présente des avantages: 1) tu occupes ton esprit à autre chose qu'à t'apitoyer sur ton sort, 2) tu apprends des choses, 3) tu découvres la puissance du corps et de l'esprit, 4) tu apprends à te prendre en charge tout.e seul.e (même si la médecine a ses "bons" côtés chimiques, tu as bien compris que si elle ne t'avait pas guéri, c'était parce que tu avais rencontré ses limites), 5) tu apprends tout plein de leçons de vie: patience, persévérance, humilité, acceptation, responsabilité, introspection, puissance du vivant, lenteur, appréciation, visualisation, être dans l'instant présent...

 

La vie concocte pour toi toutes les conditions nécessaires à ton évolution, et au vu de toutes les méthodes/approches de santé holistique qui existent et se développent sur cette bleue planète, si tu ne trouves pas quèqu'chose qui te botte, ben c'est que t'as pas encore trouvé... Avec des millions de vidéos YouTube disponibles gratuitement et des centaines de millions de livres accessibles en une tripotée de clics, tu as de quoi faire en terme d'exploration. Même si ça te prend du temps. Et alors? Tu as autre chose de mieux à faire que de repousser les limites du connu?

 

Ahaa, tu vas peut-être me haïr pour ce genre de questions! Tant mieux, si tu ressens ça ou quoi que ce soit d'autre de perturbant/enthousiasmant, c'est que tu es vivant.e! La vie en toi est plus forte que tout, et si tu lis encore ces lignes, c'est que tu as ce qu'il faut pour guérir, my dear motherfucker.

 

Et si les moines tibétains d'il y a 2500 ans ont réalisé des prouesses avec leurs physiologies, sans moyens de communication modernes, sans spiruline, lait d'amande bio ou graines de chia (une alimentation aussi frugale que peu fréquente qui mettrait n'importe quel occidental actuel en malaise hypoglycémique en moins d'une journée), imagine ce que toi tu peux faire et devenir... Juste en restant chez moi, respirant en conscience, tranquillement, avec le www comme guide du routard.

 

Merci Internet. Merci la respiration, merci à tous les précurseurs, les sages yogis, et merci aux montreurs de voie un peu farfelus, comme Wim Hof.