EM/SFC: balades de l'été à Lyon

A pattes et à vélo'v, quelques minutes à la fois, sur les Pentes de la Croix Rousse et à Confluence.

 

J'ai eu l'impression d'être en vacances dans ma propre ville. Je la visitais comme si c'était la première fois. Après tant d'années à ne pas pouvoir y mettre les pieds sous peine de crash, c'était quelque chose mazette.

 

Ça fait tout drôle de voir sa ville évoluer sans soi. Je happais tout ce que je pouvais, toutes ces rues que je connaissais par cœur, ces bâtiments si familiers.

 

Mon regard buvait tout. Au cas où. Pour tout graver, pour toujours. Portable à la main et appareil photo en bandoulière pour assurer doublement l'éternité de ce que j'avais enfin la capacité de voir pour de vrai.

 

Pas besoin de partir loin pour voyager. On apprécie toujours ce dont on est privé. Ce qui est banal et acquis un jour apparait rare et précieux un autre jour. La vie est véritablement une question de perspective.

Et c'est grâce à l'inconfort de la maladie que l'on s'en aperçoit. Leçon de vie puissante, inestimable.

 

Ah j'ai bien eu quelques crashs tout d'même! Pas de progression sans crashs, ils sont tels les cailloux blancs sur le chemin de la guérison, péage de chaque marche vers le mieux, rappelant que non, le chemin n'est pas terminé.

 

Alors j'ai apprécié. Les couleurs, les formes, la chaleur, le bruit. Faire un resto, prendre un thé en terrasse. Me casser la margoulette après 2mn en trottinette - et entendre mes nièces pouffer de rire, les sales gosses!

 

Vivre comme si j'avais une vie entièrement normale. Comme si je ne comptais pas les minutes de chaque activité, comme si je ne devais pas me reposer après.

 

Tout ça pour te dire que c'est possible d'aller mieux, qu'il faut du temps, de la persévérance et une putain de confiance dans la vie, dans ton corps et en toi.

 

Pour qu'un jour ce soit à ton tour de déambuler à petites doses dans les rues de ta ville.

 

Parce que si rien n'est acquis, tout est possible.